Archive for the 'monde' Category

La question de l’eau

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Pierre Cayouette soulève bien justement dans un billet qu’« un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde ». Il le termine en spécifiant que ce problème « est aussi intimement lié au problème de l’eau ».

Le dernier billet du copain Enkidu pointe le fait que notre « clown de l’espace a refusé de s’associer à l’organisme Eau Secours, qui prône la préservation du caractère public de l’Eau ». Mon nez rouge en tombe de sa chaise…

À lire, et profitez-en pour suivre le lien qui se rend jusqu’à l’article d’André Bouthillier d’Eau-Secours! paru le 17 juin 2009, pas très longtemps après la fameuse émission de TLMEPHervé Kempf et Micheline Lanctôt étaient parmi les invités.

Cependant, mis à part le fait que je trouve important que tous aient accès à ce qui compose environ 70% de notre être, je la trouve interrogative LA question de l’hachedeuzeau. Si le bleu de la Terre trouvait un moyen de s’enfuir massivement dans l’espace comme celui qui s’en enrobe à toutes les sauces, je dis pas. On aura beau la boire, elle va ressortir souillée, mais elle va ressortir quand même du corps. On aura beau avoir l’air stupide et laver d’eau trop propre son asphalte, elle ne va pas disparaître pour autant, seulement l’argent de nos taxes…

Le volume d’eau sur Terre est seulement inégalement disponible. Il existe des manières de dessaler l’eau de mer, même si elles sont encore trop coûteuses pour être rentable. Mais si on enlève l’idée de rentabilité là-dedans et qu’on pense juste aux gens qui ont soif, pourquoi les dons de charité n’iraient pas justement à la recherche et au développement de solutions dans ce sens-là? Même qu’au bout du compte, ça serait profitable, dans tous les sens.

Et la pluie elle, personne n’a pensé à la pluie?

(Photo : heldes)

Le marionnettiste états-unien et l’Iran

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(Le billet qui suit a été publié parallèlement sur Les 7 du Québec, pour lire les commentaires ou en laisser, suivre l’hyperlien précédent.)

Rouge sur VertIl est tout à fait drôle de voir comment certaines informations sont séduisantes, et d’autres beaucoup moins. On se souvient à quel point la révolution verte iranienne a enflammé les comptes Twitter et les grands médias, laissant les critiques à la risée générale. C’était très à la mode de se peinturlurer en vert et j’en vois même encore aujourd’hui. Alors, émettre un doute quant à la participation de la Maison Blanche à tout cela était vraiment le meilleur moyen pour jeter l’opprobre sur soi…

Pourtant, Hillary Clinton a avoué à CNN le 9 août dernier que les États-Unis ont manipulé la « révolution verte » en Iran.

Traduction française d’une citation :

Ainsi nous avons fait beaucoup pour renforcer les protestataires sans nous afficher. Et nous continuons à parler avec et à soutenir l’opposition.

Et pour dire vrai, je suis tombé là-dessus alors que je cherchais des informations sur un autre sujet en lien avec l’Iran, soit que « Washington est derrière la rébellion sunnite en Iran » : une autre information qui n’est pas sexy… bien qu’elle provient d’une source tout à fait sérieuse, l’Agence France Presse (AFP).

Ça ne semble pas s’être rendu jusqu’au Québec, et dans la francophonie la nouvelle a été reprise par beaucoup de médias alternatifs, bien peu chez les autres : les premiers résultats sur Google avec les mots-clés « Washington derrière rébellion sunnite Iran » donnant deux médias belges.

Alors, il me vient un questionnement. Est-ce que l’épithète « conspirationniste » servirait en fait souvent à qualifier les gens qui pointent autre chose que les choix éditoriaux des grands médias?

Les Français seraient les plus productifs au monde

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Incroyable quand même! C’est un article paru sur The Business Insider qui le relate. Pour lire une traduction française, on se dirige vers le billet : SCOOP : Information à Sarkozy : Les français sont les plus productifs du monde !!!!

Une comparaison avec les États-Uniens :

La France a  un PIB/habitant de 36.500 $ et travaille 1453 heures par an. Cela donne un PIB/habitant/heure de 25,10 $. Les américains, pour leur part, ont un PIB/habitant de 44,150 $  mais travaillent 1.792 heures par an. Ainsi les Américains réalisent seulement un PIB/habitant/heure de 24,60 $.

J’en connais qui ne passeront plus dans les cadres de porte…

Le spectacle iranien tire à sa fin

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De prime abord, il faut que je vous avoue que je n’ai pas du tout été happé par ce qui se passe en Iran et je n’arrive pas encore à m’expliquer pourquoi, exactement. Enfin, pas avant la fin de semaine dernière. C’est que j’ai parlé avec un ami qui m’a fait part de sa vision des choses, vision qui ne cadre pas du tout avec ce qu’on entend par les temps qui courent. Surtout pas en phase avec la pratique qui consiste à afficher sa photo en vert sur Twitter pour appuyer les partisans de Mir-Hossein Mousavi. Et la lecture d’un billet de mon confrère Pierre JC Allard, « Twitter et démocratie », a fini de me convaincre d’aller voir de ce côté.

Premièrement, la CIA. Ils ont fait le coup une fois en 1953 de fomenter un soulèvement populaire afin de renverser un gouvernement démocratiquement élu. C’est assez logique de se poser la question aujourd’hui si ce n’est pas seulement une répétition de l’histoire, avec les moyens technologiques actuels, mais ça ne viendra pas de nos médias « mainstream ». Alors, on va du côté alternatif, mais pointer ça c’est réellement suspect… Parce qu’on ne peut pas réellement rien faire d’autre que soulever la question, étant donné que les seuls échos proviennent de ce qu’on peut appeler le « journalisme citoyen », même si l’expression est galvaudée, via Twitter, YouTube, Facebook, etc.

Parlant Facebook, justement, saviez-vous que « la CIA est un des principaux investisseurs »? « En effet, la vénérable institution n’a pas hésité à y placer 40 millions $ à travers ses sociétés de capital de risque. » Qui me répondra sans rire que le but de ça est seulement pécuniaire? Parlant contrôle, concernant le web plus général, saviez-vous que l’« Iran possède un système à ce point sophistiqué de pistage des paquets Internets qui circulent sur son réseau, et non seulement l’état détient-il un monopole sur tout ce qui se nomme communication, mais il peut aussi prendre le contrôle de ce qu’il veut bien »? En sachant cela, il est tout à fait plausible de douter fortement de ce qui réussit à passer jusqu’à nous, d’un côté comme de l’autre. Entre un agent de la CIA et un simple citoyen iranien, qui a plus de chance de réussite?

Tout le monde sait que l’Iran est depuis longtemps une épine dans le pied des États-Unis. Et la seule manière d’arriver à mater Mahmoud Ahmadinejad, ça serait par la voie arrière, puisque par devant c’est bloqué diplomatiquement. Sommes-nous certain que ce spectacle de Twitter-réalité ne soit pas seulement un spectacle, du moins en partie, pour préparer une quelconque légitimité guerrière?

Je ne dis surtout pas que j’ai raison, mais ces questions se posent. Et là tout « semble revenir à la normale dans les rues de Téhéran, et aucune manifestation n’est prévue » après que le porte-parole du Conseil des gardiens de la Constitution ait annoncé sur une chaîne officielle : « Heureusement, lors de la récente élection présidentielle, nous n’avons constaté aucune fraude ni infraction majeure. Par conséquent, il n’y a pas de possibilité d’une annulation du scrutin. »

Quelqu’un est surpris?

L’anglomania chinoise

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Chinese childrens

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Je publiais dimanche dernier sur mon blogue un petit billet au sujet des langues, que je terminais comme suit :

ce sont de bonnes petites raisons, avec celles plus grandes culturelles, pour espérer que jamais la planète se contente d’une seule langue, que ce soit l’anglais ou le mandarin ou toute autre.

En commentaire, moi et Tym Machine nous discutions du taux de pénétration de l’anglais dans le monde. Il m’avait écrit :

l’anglais a pas mal atteint son niveau de pénétration maximal de nos jours et que si le mandarin était aussi facile à apprendre que l’anglais, ce serait la dernière chose “red hot”, le buzz de l’heure, tout le monde voudrait apprendre le mandarin parce que les chinois, économiquement parlant, tiennent les États-Unis et bien d’autres pays par les couilles. Le monde leur appartient quasiment à toute fin pratique.

Et je tombe, via un gazouillis (Twitter) de @altuslogic, sur une partie de conférence de l’entrepreneur Jay S. Walker qui explique que 2 milliards de personnes dans le monde apprennent en ce moment l’anglais. Mais le plus étonnant c’est quand il explique la situation chinoise, qui est en train de devenir, et par loi, la plus grande nation parlant anglais. Et il nous montre des cours d’anglais en plein air, avec des milliers de personnes qui répètent des trucs comme : i wanna speak perfect english! I wanna change my life!

Inutile d’écrire que cela serait pratiquement impossible au Québec, même si cela se passe, mais autrement, par la proximité. Et sur le web, nous sommes tous virtuellement proches. Je me demande aussi comment les Français voient la situation. Est-ce qu’il y en a pour avoir peur de la pénétration de l’anglais en France?

Pour ma part, et je le répète encore, c’est de l’unilinguisme anglophone dont j’ai peur, étant donné que le statut de l’anglais comme langue commune mondiale est une bonne raison pour un anglophone unilingue de ne pas apprendre la langue de la majorité, comme il y en a au Québec. Et quand la totalité (enfin, la presque…) du globe parlera anglais, gageons que les langues extra-anglophones seront de plus en plus folkloriques…si ce n’est pas déjà commencé.

La liberté d’expression pourrait en prendre un coup!

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J’ai appris sur Le Grand Soir que le chef de cabinet d’Obama, Rahm Israel Emanuel, veut faire « adopter la loi « Hate Crimes Prevention Act of 2009 » (« loi contre les crimes/délits de haine ») ». Ce qui veut dire, entre autres, qu’« aucun américain ne pourra dire la vérité sur le traitement infligé par Israël aux Palestiniens et le vol de leurs terres sans tomber dans l’illégalité. Il sera interdit aux Chrétiens de faire référence au Nouveau Testament qui dit que les Juifs ont exigé la crucifixion de Jésus. »

Entre autres, il « sera interdit d’émettre des doutes sur l’Holocauste (une révolution aux Etats-Unis où la liberté d’expression – jusqu’à présent – était « sacrée ». » Et, il « sera interdit de faire remarquer la représentativité disproportionnée des Juifs dans les médias et leur influence sur la politique étrangère (des Etats-Unis). » Fait à noter, selon le lobby israélien, l’antisémitisme se résume à « toute critique envers Israël ou les juifs ». Merci pour tant de largesse…

C’est assez clair que ce n’est pas bien bon pour la liberté d’expression mondiale et, à une certaine mesure, la démocratie, enfin celle rêvée! Et si comme toujours le Canada faire oeuvre de suiveur, nous serons confrontés à ce même problème. Je disais dernièrement en parlant de la branche chrétienne qu’elle ne faisait pas bien bien de remous, eh! bien celle juive est assez efficace. Mais je ne lui lève surtout pas mon chapeau!

Je ne peux pas m’empêcher, en constatant cette problématique, de penser que tout ce qui peut ressembler à du sectarisme, dans la religion, dans la politique, dans le nationalisme, etc., quand il est acoquiné au pouvoir, est comme un cancer pour l’humanité. Est-ce que l’individualisme (dans sa définition la plus positive) et la laïcité globale (qui s’arrête bien sûr au niveau personnel) ne seraient pas le meilleur remède?

Aucune loi ne devrait jamais pouvoir plonger dans l’illégalité quiconque interroge le monde. Il y a déjà la mesure qui va de l’intérêt à l’indifférence pour soumettre les idées. C’est là, je crois, où la liberté se trouve.

Le Diable Ahmadinejad

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nullDevant le tollé qu’a provoqué dernièrement le président iranien Mahmoud Ahmadinejad en qualifiant Israël de « gouvernement raciste », il est facile pour quiconque de suivre en pensée les 23 ambassadeurs de l’Union européenne qui ont quitté la salle de la conférence contre le racisme, Durban II, qui se tenait à Genève. Cela n’est pas très surprenant puisque, depuis le début de sa présidence en 2005, il est dépeint assez négativement dans les médias occidentaux. Un simple faux pas de plus…

Pour ma part, j’ai eu connaissance de cet événement après avoir lu un article, « La campagne contre l’Iran : le lobby sioniste et l’opinion juive », paru originalement à l’été 2008 dans La Revue internationale et stratégique (pour la version PDF c’est ici, et je me suis permis de publier l’article aussi sur mon blogue). L’auteur de l’article est Yakov M. Rabkin, professeur d’histoire à l’Université de Montréal et auteur du livre « Au nom de la Torah : une histoire de l’opposition juive au sionisme ». Point important dans le contexte chatouilleux dans lequel nous nous trouvons quand il est question de quoi que ce soit qui touche à la judéité : l’auteur est juif-pratiquant.

Alors, cet événement prend un tout autre sens après avoir pris connaissance de cet article. Commençons par son résumé :

Deux allégations formulées à l’endroit du président iranien Mahmoud Ahmadinejad intensifient les pressions que les États-Unis et Israël font peser sur l’Iran : il est accusé de nier la Shoah et de menacer de génocide la population israélienne. Souvent, on présente l’Iran comme une nouvelle Allemagne nazie et le président Ahmadinejad comme un nouvel Adolf Hitler. Cet article retrace les origines de ces accusations en mettant en lumière le rôle que joue, dans la formation du discours occidental sur l’Iran, l’amalgame que d’aucuns pratiquent entre les juifs, d’une part, et l’État d’Israël, d’autre part. En terminant, l’article met en garde contre les réactions épidermiques et fait ressortir la nécessité d’agir rationnellement, particulièrement lorsque les Occidentaux ont affaire à des dirigeants qu’ils jugent irrationnels.

L’article nous fait comprendre le puissant rôle du lobby sioniste qui se sert du spectre de l’accusation d’antisémitisme pour contrer les critiques, même de la part de juifs. Et il va sans dire que ce think tank a fait du bon travail auprès des médias internationaux pour modeler l’opinion publique dans son sens… en se servant même d’une traduction erronée pour attribuer « une intention génocidaire » au président iranien : « Israël doit être rayé de la carte » au lieu d’« Israël doit disparaître de la page du temps ».

Alors, il est tout à fait normal qu’aujourd’hui toute parole de ce président choque a priori. On entend une insulte gratuite, antisémite, tandis que son message est beaucoup plus logique :

Il proteste[…] contre les conséquences de la formation de l’État sioniste sur les Palestiniens (musulmans, chrétiens, ainsi qu’un certain nombre de juifs non et anti-sionistes), qui ont dû payer le prix d’un crime commis par les Européens.

Donc il demande, bien sûr sur le mode de la provocation :

Si les pays européens insistent sur le fait qu’ils ont massacré des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale… pourquoi n’offriraient-ils pas au régime sioniste un territoire en Europe ?

Malgré cela, les faits sont là pour prouver qu’il n’est pas antisémite, mais bien seulement antisioniste. Et il est même ami avec des rabbins qui le sont aussi, comme quoi cela n’a rien à voir.

Dieudonné et Ahmadinejad, même combat?

Conneries humaines

Les mots et les images défilent et je reste sans voix devant l’horreur de cette fin d’année meurtrière dans la bande de Gaza. C’est si loin et si absurde. Et je n’y connais rien de plus que de constater qu’il y a des méchants contre des méchants. En tout cas, juste assez pour soupirer devant la connerie humaine.

Je n’en parle jamais parce qu’on se charge de toujours me le rappeler. Ce n’est pas le genre de chose qu’on se plaît à se greffer comme arrière-pensée. C’est du mystère en couches fines…

Et, parlant de connerie humaine, dans la blogosphère il y en a qui ont un manque de connexions neuroniques ou carrément une maladie mentale pour écrire :

J’entend déjà la gogauche s’insurger contre les frappes d’Israel.

Est-ce qu’il y a des subtilités de la vie que je n’ai pas comprises ou bien c’est normal de ne pas aimer voir des civils se faire blesser ou tuer, que ce soit par des terroristes ou des militaires?

Un petit geste : Avaaz.org

Des petits caprices?

Dans l’article du Devoir qui fait état de la question des cours d’anglais offerts aux immigrants francophones, il y a un paragraphe, et surtout une phrase (que je mets en caractère gras) qui me fait tiquer :

Pour décrocher certains types d’emplois, le bilinguisme est essentiel dans la région de Montréal. C’est le cas notamment des emplois en administration et en informatique, a signalé M. Kachani. Il faut aussi noter la présence de nombreuses filiales de compagnies américaines où la connaissance de l’anglais est bien vue.

Je me demande bien si le gros noeud du problème du bilinguisme mur-à-mur qui est demandé au Québec, surtout à Montréal, vient de là. Je suis bien d’accord que la connaissance de l’anglais soit un plus pour quiconque, mais si ça vient d’un caprice corporatiste, où par exemple le grand patron veut pouvoir parler en anglais à tous ses employés, sans exception, ça me semble discutable : c’est du totalitarisme « soft », mais cela en est quand même!

Le Québec est francophone, l’État offre des cours de français dans les écoles et aux immigrants fraîchement arrivés. Il offre aussi des cours de base en anglais pour tous (qui permettent à peine de se débrouiller…) dans les institutions d’enseignements, ce qui est bien sûr réservé aux gens ayant grandi ici, c’est la logique même : on ne peut pas être à deux endroits en même temps… Au-delà de ça, l’anglais est la langue commune pour tout le monde dans le monde, je ne vois pas pourquoi on ne paierait pas alors des cours d’anglais avancés pour toute la population du Québec si c’est si essentiel.

Mais avec la phrase plus haut, je doute fortement que le bilinguisme dans le marché du travail soit essentiel au point où on semble vouloir nous le faire croire, surtout dans l’optique où une francisation totale du monde du travail serait possible, avec un peu de volonté politique…

La faim justifie tout

La crise alimentaire mondiale du moment, chez les pays pauvres, est la pire nouvelle depuis longtemps, à mon avis. Elle rend même la situation tibétaine assez secondaire… (Je continue quand même de souhaiter secrètement que le CIO annule le relai international du flambeau, puisqu’il est certain que le gouvernement chinois ne pourra pas cacher ça à sa population…) Et la question des phoques, n’en parlons pas!

Donc, nous verrons bien comment les instances internationales réagiront à cette crise, et à quelle vitesse. Il y a un choix clair à faire : la survie d’une grande partie de l’humanité ou le maintien d’un marché spéculatif alimentaire qui permet d’enrichir certains individus et personnes morales… mon oeil! Même Gérald Fillion, économiste pour Radio-Canada, est de cet avis, puisqu’il conclut sa dernière chronique à ce sujet comme suit :

Pour une fois, l’éclatement d’une bulle, celle des prix alimentaires, est à souhaiter…

Aussi, Cécile Gladel fait un beau tour d’horizon de la question, c’est par . J’ai bien hâte de voir comment les zélateurs éconocentristes vont réagir, je prépare mes mouchoirs…

Mais il y a une autre question qui me vient, cruelle : est-ce que cette situation n’a pas simplement été créée par un laisser-aller à demi calculé alors que le point de mire se trouvait seulement sur le nouveau Klondike de la maïsiculture? Il me semble que le concept de la mondialisation est assez élastique pour inclure le contexte de la pauvreté et que de l’oublier relève de la mauvaise foi et de l’omission. Foncer droit devant sans regarder derrière est un sport très prisé auprès de nos élites…

Quand même, ça ne prend même pas un génie pour comprendre qu’une céréale qui sert à nourrir des êtres vivants ne pourra plus les nourrir si au lieu de ça elle nourrit de la mécanique. Et des génies, il doit bien en avoir sur Terre, quelque part. Pas aux bons endroits, visiblement.

Les idiots que nous sommes aimeraient bien comprendre.

Et au-delà de ça, pour ce qui est du poids démographique, qu’est-ce qu’on en pense? C’est tellement tabou que je n’ose même pas m’y avancer…

Aussitôt que je pense être sur la bonne voie, une contradiction m’assaille. Pour m’évader je pense aux massaï, il faut bien une première fois à tout.

Les Ennemis d’Internet

Reporters sans frontières organise en ce moment une cybermanifestation, car au moins 62 cyberdissidents sont emprisonnés dans le monde, plus de 2 600 sites Internet, blogues ou forums de discussion ont été fermés ou rendus inaccessibles en 2007.

Les pays visés par la manifestation sont la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l’Égypte, la Tunisie, le Turkménistan et le Viêt-nam. L’Arabie saoudite, le Bélarus, l’Éthiopie, l’Iran, l’Ouzbékistan, la Syrie et le Zimbabwe sont aussi dans leur liste des Ennemis d’Internet.

Pour y participer, c’est tellement simple que vous ne devriez pas vous en priver, et c’est ici.

(Trouvé via MLF.)

Mise au point

Mise au point sur mon dernier billet « De la ressemblance et de la différence », puisque j’ai senti, à la suite d’un billet d’un ami (que je ne nommerai pas étant donné qu’il ne me nomme pas non plus) que mon message et mon analyse, ont été mal compris. S’il comprend le message et que j’étais bien le point de départ de son billet, ça sera ça de gagné, sinon, je désamorcerai peut-être au moins quelques croyances à mon sujet auprès de quelques lectrices et lecteurs.

Bien que je sois fortement en faveur de la prise en charge par les québécois de leur avenir politique et que ma pensée repose beaucoup sur l’importance de la culture francophone (ce qui ne nie pas l’apport des autres cultures) et surtout sur l’importance de l’utilisation de la langue française au Québec, et contre l’imposition quasi totalitaire auprès des francophones d’un bilinguisme nourri par l’argument de la crainte économique, je ne me considère pas moins comme un citoyen du monde (pour les autres, c’est à leur choix). Il est clair qu’un n’exclut pas l’autre : la nationalité de quelqu’un (même non officielle) n’a jamais empêché quiconque de tourner ou non en rond sur notre partiellement belle Terre, surtout quand c’est la nécessité qui en est le moteur.

Est-ce que l’idée d’être citoyen du monde ne devrait pas seulement se baser sur l’inclusion?

Palmarès des plus riches : Bill Gates troisième, Warren Buffet vainqueur!

Sur le Web pointe un article du magazine Forbes qui titre « Gates No Longer World’s Richest Man » : il s’agit bien sûr du nouveau palmarès des plus riches de la planète. La nouvelle a été reprise un peu partout, mais seulement à un niveau anecdotique. Alors, un portrait plus global serait intéressant à dresser.

À la base, puisque Bill Gates s’était fait détrôner voilà plus de six mois par le mexicain Carlos Slim (j’ai pondu un billet à ce sujet en juillet 2007), et que le palmarès de Forbes est annuel, il est clair que dans ces hautes sphères de la finance les milliards se gagnent à une rapidité époustouflante : par exemple, la fortune de Carlos Slim a doublé depuis deux ans.

Or donc, le nouveau roi de la montagne est Warren Buffet, qui prend les devants avec une fortune évaluée à 61 milliards $. Carlos Slim le suit avec 59 milliards $ et Bill Gates avec 57 milliards $. Il a fait fortune grâce à « des entreprises sous-évaluées avec un bon potentiel de croissance à long terme » et en évitant les « entreprises de haute technologie, […] parce qu’il préfère investir dans des secteurs qu’il comprend. »

Par contre, il semble comprendre beaucoup d’autres choses. Entre autres, il affirme que les États-Unis sont déjà en récession malgré le fait que « l’économie n’a pas encore enregistré deux trimestres consécutifs de croissance négative. » Au sujet de la crise du crédit, il fustige la folie des spéculateurs, et, politiquement, il se range derrière les démocrates, ce qui va assurément à contre-courant dans le monde de la finance.

En conclusion de l’article de Forbes, il est dit qu’en octobre, Buffet a lancé un défi aux membres états-uniens de la liste des plus riches au monde, promettant qu’il ferait un don charitable d’un million de dollars si le groupe (ou un nombre important d’entre eux) admettait qu’ils paient moins d’impôts, par rapport au pourcentage de leurs revenus, que leurs secrétaires.

Un jour après avoir proposé cette gageure, Buffett a dit devant le Congrès que la richesse dynastique, l’ennemi de la méritocratie, est à la hausse.

Est-ce que par hasard le vent tournerait? Avec un Bill Gates qui s’est converti à la philanthropie, espérons que les gens d’affaires comprendront de plus en plus qu’une grande richesse vient avec une grande responsabilité sociale. Espérons aussi que Warren Buffet perdra rapidement son rang pour cause de charité.

La leçon des Lavigueur

Au-delà de la qualité indéniable de la série « Les Lavigueur / La vraie histoire » et de tout le gonflement médiatique qui l’a accompagné et l’accompagne encore, je ne peux pas m’empêcher de faire un lien entre cette histoire pathétique et notre propre histoire économique, celle qui nous fait entrer de plain-pied dans l’application aveugle des néo-doctrines mondialisantes. Ne vous détrompez pas, mon parallèle ne sera pas tant anecdotique, mais plutôt symbolique.

On a d’un côté une famille tricotée serrée qui, après avoir gagné le gros lot, se défait peu à peu. Et de l’autre, on a une société solidaire qui, assez rapidement, gagne en individualisme égoïste, en liberté éconocentrique, et qui se défait aussi peu à peu, surtout l’environnement sur lequel elle repose. Comme les Lavigueur n’étaient pas aptes à gérer leur pouvoir monétaire, nous ne sommes pas aptes collectivement à recevoir ce cadeau empoisonné de l’IEDM. Et pourquoi me direz-vous, parce que ce cadeau n’est pas désintéressé et ne s’accompagne pas d’un souci éducatif. Pas besoin de dire que l’éducation n’était pas trop la tasse de thé de cette famille…

Loin de moi l’idée de les dénigrer. Mais il reste que je vois le piège néolibéral comme ont été les millions de Loto-Québec pour eux : un raccourci, un leurre, qui a bien prouvé que la recherche du bonheur, lire l’organisation de notre société, se trouve ailleurs. Ils se sont brûlé les doigts avec cet argent et le monde se les brûlera aussi, s’il n’y a pas un retour du balancier économique.

Justement, un regroupement de 68 économistes, l’organisation « Économie Autrement », propose de « revivifier le pluralisme dans le discours économique en redonnant droit de cité aux conceptions alternatives au courant dominant. » Est-ce que nous allons alors les écouter pour comparer ou sauter encore de plus en plus dans le bateau?

Et le privé, qui tente de vampiriser la santé, est-ce qu’on va le laisser aller sans mot dire même si des études très sérieuses démontrent qu’ailleurs dans le monde ça ne semble pas très gagnant? Pour preuve, un article du journal Le Devoir concluait comme suit :

« Une méta-analyse de Vaillancourt-Roseneau et Linder décortiquant 149 études permet de vérifier ces données sur une longue période de temps et dans divers pays, avance l’IRIS. En tout, 59 % des études analysées ont conclu à une plus grande qualité de services publics contre 12 % seulement au privé. L’écart est encore plus grand du côté des coûts, alors que 77 % des études concluent à des coûts moins élevés ou équivalents dans le public. »

Et la baisse de la valeur du travail, est-ce qu’on en tient compte? Mon collègue blogueur Manx a répertorié quelques vérités à ce sujet :

« Des études montrent que les entreprises canadiennes font plus de profits qu’auparavant, grâce au travail des employés, qui font plus d’heures qu’auparavant. Selon Statistiques Canada, […] de 1986 à 2006, les employés auraient en moyenne passé 30 minutes de plus, chaque jour, dans leur milieu de travail. Ce facteur serait la principale raison qui indiquerait que les parents passent moins de temps avec leurs enfants, d’ailleurs. »

Plus loin, il cite Le Devoir :

« Après avoir graduellement augmenté, en passant d’environ 50% au début des années 60 à plus de 56% au milieu des années 70, le poids relatif des salaires et autres avantages sociaux de l’ensemble des travailleurs dans le produit intérieur brut (PIB) canadien s’est graduellement mis à fléchir au fil des cycles économiques, au point de passer, en 2005, sous la barre des 50%. »

Alors oui, il est permis de remettre en question la doctrine qui prône la création de richesse à tout prix. Oui, le nouvel ajustement de nos valeurs à la seule loi économique nous poussera vers un débalancement sociétal et environnemental. Oui, l’histoire des Lavigueur est un bon exemple de ce qui nous attend si nous nous livrons corps et âme à l’hôtel du gros lot égocentrique. De la désolation, des liens brisés.

Oui, ce texte est bien à l’image de cette triste série. J’en suis presque désolé…

Vive l’arrogance!

Dans tout le débat linguistique, il y a une constante qui concerne l’attitude des francophones, que l’on pourrait qualifier d’aliénés, pour les besoins de la cause — même si ça semble un tantinet exagéré —, et l’attitude des anglophones, fiers, et qui ne se gênent pas, entre autres, pour exiger des services dans leur langue et pour parler fort en public, comme vous l’avez sûrement parfois remarqué. Moi, en tout cas, je l’ai remarqué et, au-delà du fait que ça m’excède au plus haut point, j’ai parfois le goût de faire exprès pour les imiter, juste pour entendre cette langue que j’aime résonner à son tour sur les murs, faire vibrer l’air de sa musique. Juste pour jouer à l’arrogant. Mais je ne le fais pas. Est-ce que c’est seulement parce que je veux respecter la quiétude des autres que je m’en empêche?

Alors oui, en plus, le francophone se sent mal de parler parce qu’il a mal appris à le faire, la glorification du joual a été avalée, digérée et évacuée depuis belle lurette, et il se sent aussi mal de ne pas parler assez bien l’anglais, parce que c’est synonyme d’ouverture sur le monde, parce que l’économie mondialisante fait en sorte que la majorité des francophones vont devoir personnellement marchander avec le monde entier… oui, oui! Non mais, quand même, que de pression! Encore, le francophone se sent mal parce qu’il se sent seul dans ce monde, sa langue maternelle n’est qu’une barrière linguistique, un caprice presque archaïque, même s’il sait qu’il y en a des millions comme lui tout près, et il a parfois le goût de baisser les bras pour toutes les raisons évoquées plus haut. Honte à ceux qui dérogent des standards! Et si les standards viennent des cerveaux des plus grandes poches, ils doivent bien avoir raison…

Pourtant, comme mon arrogant collègue blogueur Martin Beaudin-Lecours, j’en ai plein le bas du dos du bilinguisme qu’on nous étale à grande pelletée :

Ce qui m’agace particulièrement, c’est cette supériorité morale qu’affichent et s’octroient ceux qui parlent plus d’une langue. Comme l’aurait fait Parizeau avec sa déclaration sur les “imbéciles qui ne parlent pas anglais”. Facile à dire quand on a fait un doctorat en économie à Londres! […] Hormis les immigrants qui par définition doivent apprendre la langue de leur pays d’accueil, qui peut pratiquer plusieurs langues sinon les migrants en général, ceux qui voyagent et ont les moyens de le faire? Quel est le pourcentage de gens sur la planète qui voyagent ainsi? Peut-être ne faut-il pas voyager pour pratiquer, qu’il suffit de lire, prendre des cours de langue et suivre des ateliers de conversation? Mais encore là, qui a ce loisir? En résumé, l’affirmation selon laquelle quelqu’un qui ne parle qu’une langue est nécessairement fermé d’esprit m’apparaît d’un snobisme incroyable et vient le plus souvent de gens qui oublient qu’ils sont privilégiés.

Moi ce que je pense, c’est chacun ses forces, chacun ses faiblesses! Est-ce que quelqu’un qui n’a pas la bosse des langues devrait être considéré plus faible qu’un autre en général, surtout dans un cadre où sa langue est objectivement celle de la majorité, et surtout, qu’elle est légalement la langue du travail? Est-ce que je passe mon temps à faire suer la majorité des gens bilingues de ma supposée supériorité en français, puisque objectivement le temps qu’ils ont mis à étudier l’anglais, je l’ai mis à étudier le français et à apprécier des oeuvres dans cette langue? Non. Ç’a l’air que même ce respect mutuel serait trop peu, enfin pour nous, puisque la compétition est partout.

Alors, au moins, bilingues, pas bilingues, ayons le courage d’être fiers de notre différence, de notre singularité dans cette Amérique anglo-hispanique. Soyons même arrogants s’il le faut! Avec l’arrogance comme amplification de notre commun dénominateur, que certains pourraient appeler notre culture, même si ça semble trop réducteur pour certains. L’arrogance comme récapitulatif de notre survivance, comme preuve de notre succès pérenne. Aussi, une arrogance qui nous fera nous sentir forts quand nous nous sentirons minoritaires, et insistants quand nous nous sentirons majoritaires. Donc, une juste arrogance qui affirmerait la fin de la modestie et qui inspirerait le respect. Car le respect se cultive.

Et en plus, il faudra un jour se rendre compte collectivement que, contrairement à l’anglais, le français est une question essentiellement québécoise en Amérique, comme le dit bien l’arrogant Claude Jasmin :

Rentrons nous cela dans le crâne : le français est la langue des Québécois et les Canadians -demi-amerloques, faux-américains- qui habitent les neuf autres provinces de cette pseudo-fédéréation n’ont nul besoin du français. Un fait têtu. Notre langue est inutile dans toutes ces autres régions. Ça grogne avec raison chez les voisins : « cette langue française nous servira à quoi? À aller jaser au Carnaval de Québec, une fois l’an ? C’est regrettable pour nos minorités francos hors-Québec ? Ils sont devenus des exilés malgré eux ! Rien à faire. Aux USA il n’en va autrement n’est-ce pas ? Pas un mot en français, ni à New York ni à Los Angeles, nulle part. On dit rien, évidemment. Pareil pour ce Canada désormais !

Est-ce qu’on va alors encore atteindre l’assentiment des autres pour nous projeter?

(Photo : R.e.a.s.o.n.)

La Bourse ou la vie

La crise financière mondiale actuelle qui se dessine est une belle allégorie de la répartition des pouvoirs dans notre société. J’admets que l’utilisation du terme « allégorie » est un choix plus esthétique que pragmatique, puisqu’il s’agit plus amplement de la réalité… Alors, une question : pour ce qui est du phénomène de panique humaine qui occasionne les soubresauts économiques à court terme, qui en détient les leviers? Pas vous ni moi, sauf si vous travaillez dans un domaine qui touche à la spéculation.

Donc, notre seul levier est notre pouvoir d’achat — et minimalement nos votes (quelle bonne blague!) —, et il semble que seule la confiance au système permet de nous rendre, nous les consommateurs, plus chauds ou plus froids à la consommation. Au total, c’est la peur qui guide les gens de la Bourse, c’est la peur qui guide le peuple. Pour faire un constat analytique simple, c’est terrorisant. Le capitalisme, tel qu’il se pratique aujourd’hui, est effroyable.

Mais, il suffit de laver la pollution avec des statistiques de croissance économique bien ficelées pour que cela ne le soit plus… Après le blanchiment d’argent, l’économie est javellisante!

Il reste que le coût de notre confort est plus élevé qu’on le croit : La Presse canadienne fait état d’une étude qui « met en lumière les dommages écologiques que les pays pauvres supportent pour permettre indirectement aux pays prospères de maintenir leur niveau de vie ». Alors, la mondialisation ne serait pas que positive, puisqu’il y a un écart causal évident entre les pays riches et les pays pauvres qui, bien qu’ils « n’aient contribué qu’à raison de 1,3 pour cent aux gaz destructeurs de la couche d’ozone, […] payeront 15 pour cent de la facture en termes d’impact sur la santé. »

En gros, il y a de l’iniquité, de la pollution partout, qui aura assurément des répercussions globales et on devrait se fermer les yeux, laisser la science spéculative faire son travail, et foncer tout droit en scandant la croissance et le progrès à tout prix. Voilà le plan.

Les systèmes boursiers et leurs laquais sont comme un pistolet sur la tempe de l’humanité. Il faudra que le pouvoir d’achat se transforme en pouvoir d’acheter responsable, cette sangsue boursière mourra alors de sa belle mort, laissant la place à un système plus respectueux de la vie.

(Photo : dhammza)

États-Unis : une nouvelle guerre avant la fin des présidentielles?

La frénésie électorale états-unienne qui bat son plein en ce moment pourrait nous faire oublier que George W. Bush et sa bande sont encore sur le pied de guerre, et qu’il ne faudrait qu’une étincelle pour allumer le feu aux poudres. Comme on se souvient, ils sont passés à un cheveu de rentrer avec leurs grands chevaux en Iran et, malgré l’évidence, ils continuent de croire à la légitimité de leur position belliqueuse, encore maintenant.

Certains croient même que c’est l’écrasement du satellite KH-13 dans une région éloignée du Pérou, qui « aurait pu servir à guider les missiles nucléaires vers les buts iraniens », qui expliquerait ce sursis. Alors, serait-ce trop alarmiste, comme l’indique l’article, « Est-ce qu’une attaque nucléaire des États-Unis contre l’Iran a été déjouée par la destruction d’un satellite? », paru sur voltairenet.org, de penser que les « seigneurs de guerre américains sont décidés à mener le monde entier dans une guerre totale pour agrandir leur hégémonie »?

Et cette nerveuse position ne se résume pas qu’à l’Iran. Selon l’agence russe d’information internationale Novosti, le 15 décembre dernier, une dépêche annonçait que les États-Unis n’excluaient pas « la possibilité d’un affrontement global et direct avec la Russie ». Bien sûr, ce n’est pas une nouvelle qui a alimenté une folie médiatique, mais elle reste quand même représentative. On peut alors se demander pourquoi du côté de Bush toutes les raisons sont bonnes pour déclarer la guerre où cela est possible, encore et encore.

Il y a peut-être un semblant d’explication, si on revient dans le passé : en 1967 est paru le Rapport sur l’utilité des guerres qui examinait « froidement et sans position morale les effets qu’aurait la possibilité d’une « paix permanente » et les implications qu’entraînerait une reconversion économique de l’industrie militaire ». « Les membres du groupe, au nombre de quinze, [qui] provenaient d’horizons les plus divers afin de favoriser la réflexion la plus large et de mettre l’accent sur l’interdisciplinarité », sont arrivés à la conclusion que le système capitaliste, du moins états-unien, a besoin sine qua non de la guerre pour bien fonctionner.

Est-ce que ce rapport serait, encore aujourd’hui, une sorte de bible qui influence la politique étrangère états-unienne?

Car il y a beaucoup de questionnements qui ressortent de toutes ces circonstances, surtout quand on sait que l’économie de cette superpuissance est en eaux troubles depuis quelque temps, malgré l’Afghanistan et l’Irak, et que le résultat de sa croissance des dernières années est seulement allé dans les poches des plus riches

Il ne manque alors qu’un événement décisif, fortuit ou pas, pour que l’arsenal idéologique de la maison blanche, encore en fonction jusqu’à la fin des élections, il faut le rappeler, nous enfonce encore plus dans l’horreur.

L’avenir nous le dira, en espérant que ce texte ne s’avérera pas prophétique.


 

(La photo provient d’ici.) 

La religion est un luxe, comme le macramé…


À la lecture de la lettre « La liberté religieuse et les catholiques d’ici » de Michel Labonté, publiée dans Le Devoir.com, je ne peux que rétorquer que la religion est un luxe que toute la société ne peut plus prendre en charge, puisque l’auteur, comme la Coalition pour la liberté en éducation (CLE), semble penser que l’éducation se doit d’être en partie religieuse pour qui le désire. Et ce n’est pas tant le concept de la laïcité qui m’anime, mais bien plutôt le bon sens.

Je semblerai extrémiste, mais les familles religieuses devraient avoir le courage de leurs convictions et s’occuper elles-mêmes de l’éducation religieuse, et à leur frais, et selon leur disponibilité temporelle, si justement leurs convictions sont solides à ce point. Le temps imparti à l’éducation des enfants québécois ne devrait pas être tronqué d’un temps alloué à l’éducation religieuse, car ce sont les enseignements les plus subjectifs qui soient, et le nombre de religions et de confessions différentes en est bien une preuve flagrante. Est-ce que les parents ont le choix sur l’enseignement de la mathématique, du français, de l’histoire? Non. Si dans ma famille nous sommes des amateurs de macramé, est-ce que nous allons exiger de l’État de fournir pour nos enfants des cours de macramé?

L’éducation doit rassembler par des connaissances en dehors de la religion et le nouveau cours, Éthique et Culture des religions, qui remplacera les traditionnels cours de religion et de morale, sera plus adapté à la pluralité ethnique, à l’ouverture sur le monde, à la connaissance historique des religions et surtout, à l’éducation citoyenne. Il est clair que cela n’aidera pas à l’endoctrinement religieux des jeunes, mais est-ce que ça ne serait pas une très bonne chose pour tout le monde? Et, de toute façon, est-ce qu’un croyant bien avisé ne serait pas un meilleur élément pour un regroupement religieux?

Photo de Eduard.

Ajout (mercredi 14h45) :

J’aimerais ajouter ici un commentaire anonyme que j’ai reçu par rapport à ce même texte, publié sur Cent Papiers, et qui fait paraitre mon propos assez modéré… quand même! Le voici :

Non non et non, l’éducation religieuse, sous toutes ses formes, doit être proscrite du cadre laïc d’enseignement public.

Même « l’initiation à ».

Je crois fermement qu’un cours de « pseudo-socio-théologie » est aussi prioritaire que l’enseignement du tricot.

Notre « sacré », ce sont les lois et les droits. Éduquons nos citoyens, nous, sur notre État. J’opterais pour l’enseignement de notre VRAI Bible, le code Civil/Criminel et l’approfondissement de nos textes de lois et de droits.

Même l’enseignement du Code du travail dans nos classes serait plus profitable que l’enseignement de la théologie.

La VRAI morale laïque, les droits d’États.

Notre ignorance crasse en la matière, lorsque nous sortons des bancs d’école, est franchement honteuse.

Arrêtez de polluer le système public avec votre novlangue québécoise et les cours bonbons et propagandistes.

Un petit clic et quelques secondes pour une bonne cause

Je viens tout juste, grâce à un message lu sur le blogue d’Abdul-Rahim, d’envoyer un message à Maxime Bernier via Amnistie International pour protéger la vie des moines et de leurs sympathisants au Myanmar. Ça prendra seulement quelques secondes de votre temps.

Une planète qui se nourrit

Allez faire un tour sur ce site qui expose des photos de différentes familles de partout dans le monde avec la quantité de nourriture qu’ils achètent pour une semaine, et combien ça leur en coûte.

Il y a comme une odeur de… tabou

Le texte qui suit est une continuité et une élaboration explicative des idées lancées dans mon texte Questions libres sur le civisme des migrants, paru ici et sur UHEC. Je l’ai écrit dans le but très évident de faire comprendre mon point de vue à mes critiques, en particulier à mon grand ami Eric Bondo. Il m’a invité à un dialogue sur toutes les questions touchant à l’immigration et ce texte est en fait la première partie, de mon côté. J’espère qu’il y répondra et j’ai très hâte de lire sa réponse.

Racisme : Idéologie fondée sur la croyance qu’il existe certaines races supérieures qu’il faut préserver de tout croisement et qui sont destinées à dominer les autres.Xénophobie : Hostilité envers les étrangers, envers ce qui est étranger.

Depuis le début de l’aventure (où plutôt le chemin de croix) des accommodements (dé)raisonnables qui pointe en majorité des questions sur l’immigration, j’ai beaucoup réfléchi là-dessus, comme me la fait remarquer Omo-erectus en commentaire (#16) à la suite de mon texte, où je décrivais certaines situations fâcheuses vécues par ma compagne lors de ses déplacements en métro, en lien avec le manque de civisme de certains immigrants de fraîche date. C’est dans l’air du temps, qui pourrait me dire le contraire? Et avec ce texte que je vous propose ici, l’accusation s’améliorera d’un autre chef…

Alors oui, je suis coupable. Mais coupable de quoi au juste? De faire ressortir des questionnements et un malaise global que l’on a balayé et caché sous le tapis depuis belle lurette! Il serait donc temps de l’éventer parce que ça commence à puer, et très fort. (La métaphore de la puanteur est revenue souvent en commentaires après cet autre texte, je me permets alors d’en beurrer encore plus épais!)

Mais avant de commencer, mon texte commence avec deux définitions, passons-les en revue.

Premièrement, le racisme. Je serais bien surpris de savoir le pourcentage de la population québécoise qui est raciste alors que ce terme désigne un sentiment de supériorité qui se réfère en particulier à la différence physique, et à une sorte de « protectionnisme » génétique. Et c’est une absurdité si nous considérons que nous venons tous de la même souche humaine, africaine : il n’y a alors maintenant que des différences évolutives, culturelles et sociales pour nous différencier, rien de trop difficile à concilier objectivement, si on s’en donne la peine, puisque l’humain est un animal champion de l’adaptation.

Deuxièmement, la xénophobie. Je pense que je peux me permettre de la comparer avec les préjugés, que nous ressentons tous à un moment où à un autre de notre vie par rapport à certains aspects que l’on retrouve chez les autres. Il faut vivre avec, mais en tentant toujours de les remettre en examen à chaque fois qu’ils se présentent. Pour sa part, la xénophobie est juste plus frappante parce qu’elle se base généralement sur un regroupement plus large de signes physiques, culturels et souvent linguistiques, qui se retrouve bien mis en évidence dans une ressemblance que partage un groupe d’individu au regard d’un autre, ce qui revient à la dissemblance : le comble de la xénophobie serait donc l’agoraphobie…

En regard de ces définitions, j’en viens à me demander ce qu’on me reproche alors que ce sont évidemment les problématiques (le civisme et les comportements haineux) par rapport à un contexte (le débat sur les accommodements) qui ont fait ressortir le « sujet », et non le contraire. Je m’explique. Le chemin qu’empruntent le xénophobe et le raciste repose sur un système établi qui scrute les différences à l’externe et réagit ensuite en raffermissant son jugement par l’ajout de « preuves », en se complaisant dans l’immobilisme : qui vient alors élargir un peu plus sa carapace, au lieu de la faire se craqueler. Pour ma part, je m’ouvre à l’externe de la manière la plus objective possible et je constate simplement des problèmes que je ne peux que nommer par leurs noms, malheureusement. Pour cela, devant la somme des accusations, il y a vraisemblablement une grosse marge entre l’individu que je semble être pour certains et celui que je suis réellement, si on se base seulement sur le choix du « sujet » pour me juger, et non sur le pourquoi de l’analyse de ce « sujet ». Il est alors presque normal que le débat dérape en accusations de toutes sortes…

C’est bien triste qu’on en vienne obligatoirement à la suspicion et à l’accusation quand quiconque discute d’un sujet qui concerne de près ou de loin les minorités. C’est que le critique, par exemple moi, et le « sujet » de la critique ne sommes pas liés directement, dans un sens causal, au contexte où se retrouve l’autre (par exemple, que je suis un occidental « riche » et que l’autre personne vient d’un pays du tiers-monde — même si je sais qu’il y a des riches qui viennent de pays du tiers-monde : ce n’est justement qu’un exemple pour mettre l’accent sur des disparités qui, au premier regard, peuvent miner les discours de chacun). Ce qui me pousse à en discuter, c’est le désir d’une analyse d’égal à égal qui serait débarrassé des complexes ancestraux de la dynamique « dominant-dominée », axée sur le côté pratique de nos rapports humains.

Je le répète, il y a une différence entre les problèmes de civisme et de xénophobie venant des immigrants (et là il faut faire une distinction dans les moments où les gens sont arrivés ici), les minorités « visibles » (même s’ils sont nés ici et/ou éduquées seulement ou non ici) et ces mêmes problèmes du côté de la majorité blanche puisqu’ils ne pointent pas les mêmes cibles et ne trouvent pas leurs sources aux mêmes endroits.

Comme je l’écrivais à Martin Beaudin-Lecours (et je faisais référence à des exemples manifestes de non-civisme de certains blancs qu’il m’a exposés dans un commentaire pour contrebalancer mes exemples qui pointaient seulement des immigrants — et je suis tout à fait d’accord avec ses exemples, pour en avoir vu des semblables aussi) :

Les problèmes que tu relates dans ton commentaire sont un aspect du civisme et du social, qui est différent de celui des immigrants, même s’ils sont connexes. Si j’écrivais un texte dont le thème serait le manque de civisme général (avec les quelques exemples que tu as donnés), tu applaudirais bien fort! Pourquoi alors mon texte pue si je ne fais que parler de l’autre problème? Et si j’écris un texte sur le racisme des Québécois, ça ira, mais si je vise le racisme de certaines personnes qui font partie des communautés culturelles, là c’est pas bien.

À la base, si je n’ai pas de pouvoir sur les comportements fautifs des uns et des autres, je suis en droit de me poser des questions sur le pourquoi de ces comportements. Quand je vise l’immigrant de fraîche date qui n’a pas reçu, à mon avis, les bons outils des instances gouvernementales pour s’intégrer — et le manque de civisme n’en est qu’un exemple parmi tant d’autres —, est-ce qu’il faudrait absolument que je parle aussi du manque flagrant d’éducation citoyenne des blancs — dont le manque de civisme en est aussi un des résultats — pour me faire comprendre sans préjugé et sans émotivité sur le premier sujet (l’immigrant de fraîche date)? À la vue des critiques acerbes, il semble que oui, alors je vais essayer de continuer dans ce sens pour les désamorcer.

Alors, parlons des comportements haineux qu’a vécu ma copine et que je relatais dans mon texte. Je pourrais essayer de trouver des comportements semblables dans mon entourage, mais je ne fréquente pas de gens visiblement xénophobes, et surtout pas au point de démontrer ouvertement de la haine en public envers des gens différents d’eux. (Je fréquente beaucoup de gens de différentes ethnies alors, ça va de soi!) Et si par exemple j’ai affaire à quelqu’un qui raconte une blague « raciste », ça me met mal à l’aise et je ne me gêne pas pour le lui faire savoir. Alors, ce que j’essayais d’expliquer en dévoilant ces comportements haineux de la part d’immigrants, c’est que ces comportements sont inadmissibles puisqu’ils viennent détruire le travail de tolérance accompli depuis longtemps et qui semble porter fruit, quand même, malgré les critiques que je peux en faire. Quand j’ai écrit par rapport à ma copine qu’« elle m’a dit qu’elle craignait d’être maintenant raciste parce qu’elle réagissait très fortement à tout ça et que ça la mettait en rage », je pensais justement à ce travail précieux sur l’éducation à la tolérance et au fait que je m’entends parfaitement avec plein de gens de différentes origines. Si ma copine en vient à se poser des questions sur sa propre xénophobie alors qu’elle est une personne très tolérante à la base, je me demande bien comment réagissent les gens qui sont moins tolérants qu’elle : voilà le grand danger. Et c’est ce danger-là que je voudrais que l’on écarte le plus possible, pas les immigrants, bon sang!

Alors si maintenant, en général, on laisse de moins en moins passer l’intolérance des blancs, il faudrait être conséquent pour les autres aussi. Sinon, ça revient à dire par exemple que je devrais accepter qu’un individu de race noire me manque de respect gratuitement parce qu’il y a sûrement un de mes ancêtres qui a mis en esclavage un ou des noirs, possiblement un ou plusieurs de ses ancêtres. Si je suis personnellement et hypothétiquement coupable de tous les tords de l’humanité blanche colonialiste, je n’ai même pas besoin d’un bâillon, votre lecture biaisée et les critiques qui en découlent en font office…

Comme je l’ai écrit dans le même commentaire à Martin :

J’essaye de profiter du contexte de la commission pour crever l’abcès. Mon but est positif. Nous sommes tous victimes, autant les immigrants que les natifs, de politiques d’immigrations basées seulement sur l’urgence économique, qui ressemble plus à une improvisation sous le thème de la panique. De bons gestionnaires auraient prévu la crise sur les AR et agi en conséquence…

J’ai écrit mon autre texte et celui-ci avec la peur au ventre. Si nous laissons aller les choses, le découragement devant les difficultés de cohabitation viendra faire augmenter la xénophobie, et peut-être même le racisme, des deux côtés. C’est l’accumulation des points de litiges en société et des liens les plus visibles et les plus faciles à créer que nous avons tendance à garder en mémoire, malheureusement, et il ne faut jamais l’oublier. Il faut aussi tenir compte du fait que l’humain n’est pas parfait et que c’est toujours par l’éducation que passera une plus grande harmonie entre nous tous.

Peut-être que mon texte était maladroit, mais son but premier était de mettre en relation les dangers de la xénophobie, d’un côté comme de l’autre, pour justifier l’idée de proposer des actions politiques concertées au niveau d’une éducation citoyenne plus complète, et qui par ricochet inclurait une meilleure préparation à la culture, aux valeurs communes et aux moeurs québécoises pour les nouveaux arrivants, pour nous mettre un peu plus sur la même longueur d’onde. Je suis vraiment tombé des nues en voyant les réactions de certains, et cela prouve que j’ai été naïf d’exposer mon raisonnement crûment en pensant que mon ton modéré expliquerait par lui-même le fait que je suis très tolérant, donc pas xénophobe, et surtout pas raciste. Mais il a quand même fallu que je réitère cette position ici pour espérer masquer l’odeur, en espérant réellement que ça fonctionne… Alors que je l’écris, je n’en ai aucune certitude, voilà mon drame.

Pour conclure, je ne veux pas être trop pessimiste, mais si nous n’affrontons pas de front toutes les problématiques que soulèvent l’immigration, et pas seulement celles concernant les accommodements, les chances de nous retrouver avec des problèmes semblables à la France et ses banlieues (même si ça serait de vraiment très loin, puisque le contexte est très différent) grossiront exponentiellement, j’en ai bien peur. Il faut regarder autour de nous et nous en influencer pour arriver à ne pas faire les mêmes erreurs.

Le monde est déjà séparé en frontières géographiques, en différences culturelles, en murs qui tendent à se rétrécir par l’ouverture sur le monde qu’apportent les communications et le transport, il faudrait bien alors que la proximité géographique que nous offre un Québec de plus en plus pluraliste participe encore plus à cette ouverture et à cet échange, qui ne devrait qu’être positif, dans le meilleur des mondes.

La Terre miniature


Grâce à « Sur le web », je suis tombé sur un site vraiment intéressant et qui s’appelle « The miniature earth ». Il contient un montage de photos et de textes relatant la situation planétaire, si nous pouvions réduire la population de la Terre à 100 personnes, en gardant les proportions exactes. Il n’y avait pas de version française alors je me suis amusé à le traduire.

Sur 100 personnes :

61 sont asiatiques
12 sont européens
8 sont nord-américains
5 sont sud-américains (en incluant les caraïbéens)
13 sont africains
1 est océanien

Il y a 50 hommes et 50 femmes

47 vivent dans les villes

9 sont handicapés

33 sont chrétiens (toutes confessions confondues)
18 de musulmans
14 d’hindouistes
16 n’adhèrent à aucune religion
6 de bouddhistes
13 adhèrent à d’autres religions

43 vivent dans un milieu sans possibilité d’hygiène de base
18 vivent sans avoir accès à de l’eau potable

6 ont en leur possession 59 % de toute la richesse mondiale
13 ont faim ou souffrent de malnutrition
14 sont analphabètes
7 ont une éducation de niveau secondaire
12 ont un ordinateur
3 ont une connexion internet
1 individu (âgé de 15 et 49 ans) a le SIDA

1120 milliards de dollars US ont été déboursés en dépenses militaires
et seulement 100 milliards de dollars US pour l’aide humanitaire

Si tu gardes ta nourriture dans un réfrigérateur, tes vêtements dans un garde-robe, si tu as un lit et un toit en haut de ta tête, tu es plus riche que 75% des habitants de la Terre
Si tu as un compte en banque, tu fais partie du 30% des plus riches

18 vivent avec 1 dollar US ou moins par jour
53 vivent avec 2 dollars US ou moins par jour

Apprécie ce que tu as et fais ton possible pour un monde meilleur

L’accord tacite #1

Un commentateur (Christian) a laissé sur UHEC voilà quelque temps une liste de points d’un contrat implicite que nous acceptons, d’une manière ou d’une autre, en vivant notre vie sur cette Terre. C’est un procédé assez ironique qui a au moins le mérite de nous montrer les problèmes de ce monde directement, comme un mur qui nous casserait le nez. C’est aussi une bonne manière de nous montrer que l’indignation est en attente d’action.

Donc, je vais les exposer un à un, et je vais les commenter, en espérant que cela provoquera quelques bonnes discussions. Je mettrai les références vers le texte original seulement au dernier point (il y en a 33 — c’est un site spirituel…), question de garder un certain momentum (donc, ceux qui ont déjà lu cette liste se garderont de la communiquer en entier explicitement, s.v.p., merci!).

Voilà la première :

1) J’accepte la compétition comme base de notre système, même si j’ai conscience que ce fonctionnement engendre frustration et colère pour l’immense majorité des perdants,

La compétition. C’est un sujet assez vaste et surtout représentatif de notre société, oui. Je crois que la compétition est essentielle à sa dynamique : le besoin humain de se dépasser soi-même et les autres a contribué à l’évolution technologique, il faut en convenir. Mais le niveau de conscience que l’on serait en droit de demander à cette entité, cette collectivité, cette addition d’individualité devrait tenir compte de ses individus moins performants au niveau concurrentiel.

Vous trouverez cette manière de décrire la situation assez rigide et technique, c’est voulu. Et c’est là le noeud du problème : on pointe les perdants alors que la crise vient du fait que les gagnants forment un surgroupe technocratique, pratiquement détaché du reste, et qui ne pense qu’à détrousser encore plus les perdants alors qu’il devrait tenter de les hisser jusqu’à eux. Pourtant, c’est une solidarité inscrite dans les gênes de nos gouvernements depuis longtemps, mais qui malheureusement s’effrite, au nom des lois du marché. À mon avis, c’est le plus grand des mensonges.

(Pour L’accord tacite #2, c’est ici.)

Une Cène comme une autre…

Je viens de voir ça sur le blogue à Patrick Lagacé, son billet en rapport à cette photo est pas mal du tout, comme souvent!

Moi, tout ce que je trouve à dire c’est : c’é ti-bô d’voir ça!

Et Pierre-Jean-Jacques dirait : au moins y’a une femme pour ramasser après le party…

(Je ne suis pas responsable de ce que Pierre, Jean, ni Jacques pensent ou disent.)

Le festival des refus

Ce matin, j’ai reçu une lettre de refus de la maison d’édition Triptyque. Malheureusement, ce n’est vraiment pas la première fois que je reçois un refus depuis que j’ai commencé à envoyer mes manuscrits aux maisons d’édition, je suis même habitué, ça me passe presque dessus comme de l’eau sur le dos d’un canard. Même Les intouchables, la maison d’édition dans laquelle je croyais et espérais le plus m’a refusé voilà quelques semaines et ça ne m’a pas trop déprimé. J’en étais même surpris tellement je n’ai pas réagi à la nouvelle.

C’est que je suis assez réaliste sur les chances que quelqu’un édite mon premier roman : il est assez à l’image des propos que je tiens ici, pas très complaisant par rapport à notre monde et où il semble vouloir aller. Donc, engagé, sans être ennuyant (enfin, je crois, et la majorité de mes lecteurs-correcteurs aussi, semble-t-il), mais peut-être pas assez axé sur le divertissement par rapport à ce qui se fait aujourd’hui. Je dirais même qu’il a un certain charme, si je puis me le permettre. En fait, je crois qu’il a assez de qualités pour avoir sa chance, et surtout, le message est on ne peut plus actuel dans la conjoncture mondiale.

Eh! l’illustre inconnu que je suis n’a pas de poids dans la balance du pouvoir médiatique et culturel pour que ça passe facilement. Je me creuse la tête depuis des années pour trouver un moyen de faire scandale et d’avoir ma face sur toutes les pages couvertures des journaux, à potin inclus, mais je n’ai pas encore trouvé…

Bon, pour revenir à nos moutons, cet après-midi, en sortant de la maison, tout en marchant, j’ouvre une lettre envoyée par Triptyque qui va comme suit, après les formules protocolaires et l’annonce du dit refus :

Nous recevons plusieurs centaines de manuscrits chaque année et sommes dans l’obligation de procéder à une sélection des oeuvres qui correspondent le plus à nos attentes éditoriales.

Jusque-là, ça va, ça ressemble pas mal aux autres lettres que j’ai reçues. Mais après la lecture des deux phrases suivantes, mon bouchon a sauté, la pression sanguine m’a fait rougir de colère :

Celles-ci privilégiant l’originalité du travail d’écriture, la maîtrise de la langue, la modernité du propos ou l’intérêt historique de l’oeuvre. Nous avons dû favoriser d’autres titres.

Ah! oui! C’est ça!

Pour moi, même si je me sens beaucoup plus calme, ça a encore du sens de trouver que cette partie est comme un coup de couteau dans le dos. Le refus que je venais d’apprendre ne demandait pas tant de précision chirurgicale. La lettre que j’ai écrite à la directrice (dont je vais taire le nom) du comité de sélection est plus concise quant à ce que j’en pense :

Mme,

j’ai reçu plus tôt par la poste votre avis de refus pour mon manuscrit qui portait le titre de : « Auréole instantanée ».

Sur ce sujet, j’aimerais simplement vous faire part d’une suggestion quant au message standard que vous envoyez aux auteurs refusés (et j’espère que c’est bien d’un message standard qu’il s’agit…). Vous devriez vraiment y enlever la phrase qui suit : « Celles-ci privilégiant l’originalité du travail, la maîtrise de la langue, la modernité du propos ou l’intérêt de l’oeuvre. » Car il est évident que tout auteur vous envoie son manuscrit parce qu’il croit profondément que celui-ci est original, bien écrit, moderne et intéressant, sinon, il ne vous l’aurait pas envoyé…

Et je ne vous écris surtout pas pour me plaindre d’avoir été refusé, mais bien parce que je crois qu’il n’y a rien d’anodin dans la vie.

Donc, je ne crois pas que vous avez besoin d’exposer ainsi vos critères de sélection dans votre correspondance, car ils sont implicites par le résultat : vous avez refusé l’oeuvre. Le message serait le même, mais simplement plus respectueux du « deuil » de l’auteur.

Pour ma part, peut-être que je suis trop fragile (quel artiste ne l’est pas?), mais, de tous les refus que j’ai reçus, le vôtre a été le plus difficile pour cette raison. Ce que je trouve le plus insidieux dans cette phrase, c’est qu’elle m’a semblé impliquer une officialité objective quand je l’ai lue pour la première fois et qui, vous serez bien d’accord avec moi, est très subjective en vérité : quel jugement ne l’est pas? En conséquence de quoi, je me suis permis de vous en faire part pour peut-être aider ceux, qui, à l’avenir, recevront un refus de votre maison d’édition en amoindrissant le choc par l’omission que je vous propose.

C’est que choisir de s’impliquer à fond dans toute oeuvre d’art est déjà assez courageux et difficile — surtout pour la confiance en soi de quiconque rêve à l’assentiment des autres. Alors, je crois qu’il faut essayer au moins de le respecter le plus possible, malgré l’impitoyable conjoncture dans laquelle le milieu de la culture, et surtout celui de la littérature, se retrouve.

Je viens de faire lire à ma conjointe (qui est aussi auteur) la lettre et elle m’a dit penser que cette phrase est là pour décourager les auteurs de vous demander des explications pour le refus. Possiblement. Mais si c’est le cas, il faudrait peut-être bien changer la tournure de la phrase pour ne pas qu’elle soit mal interprétée, ou bien donner vos critères de sélection comme explication à ceux qui vous le demanderont : même si je ne pense pas qu’ils différent beaucoup d’une maison d’édition à l’autre…

J’espère ne pas vous avoir trop importuné avec mes idées.

Veuillez agréer mes salutations les plus sincères, ainsi que beaucoup de succès dans l’avenir pour votre entreprise.

Renart L’éveillé

Un regard neuf

Sous le choc, moi l’athée, j’avais cette phrase de la Bible en tête: « Mon Dieu, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Et mes lectures, et mes discussions ont fait baisser ma pression sanguine, mon découragement.

Alors là, j’ai le goût de voir ce qui va se passer. J’ai le goût de mettre mon cerveau à neuf, d’attendre du concret, de laisser le rêve de côté pour peut-être mieux le ressortir, au besoin.

Ce n’est pas en s’accrochant par la tête dans un trou que l’on va avancer. Il faut traîner ses rêves dans un paquet-cadeau: la surprise en sera d’autant plus grande si dans le futur ce rêve avait à revenir faire ses dents.

Laissons-nous bercer par cette énergie que l’on croyait pourtant maligne. Des humains se sont laissé porter par le goût de regarder par une autre lorgnette, jusqu’à ce que la preuve soit faite qu’ils ont eu tort ou bien raison, ou encore pire, qu’ils ont misés sur l’immobilisme. Soyons quand même ouverts d’esprit même si c’est la fermeture d’esprit que nous leur reprochions.

Dans le fond, c’est le meilleur scénario envisageable. Nous pourrons goûter pleinement à un choix plus éclairé alors que les divers éléments auront fait leurs preuves, les alliances seront désignées. Nous ressortirons notre arsenal si l’humain est dupé, si la trajectoire vers le gouffre se poursuit dans la continuité. À la guerre comme à la guerre!

Je me mens à moi-même car il restera toujours dans les confins de mon pays métaphorique une part de réalité. Même si on me fait avaler à coups de claques les consignes économiques et les concerts mondialistes, il y aura toujours en moi un coin de terre et d’air à façonner à ma manière d’irréductible descendant gaulois, désirant transmuer les héritages du passé en un futur renouvelé.

Une accalmie pour mieux rebondir.


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