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Je m’excuse, mais quand tu es chef d’État, et qu’une partie de ta population est en mode survie, ou mieux, a de la difficulté à joindre les deux bouts, tu te creuses les méninges pour trouver une autre entourloupette politique que « C’est ce que le Parti libéral du Québec et moi avons convenu pour que je puisse avoir ce qu’il me faut pour vivre. C’est tout ».
« ce qu’il me faut pour vivre »
Ça ressemble réellement à une blague de mauvais goût. Qui ne sait pas ici que pour vivre, donc rester en vie, ça ne prend pas un salaire de 258 000$ par année? Des gens y arrivent avec seulement 8 000, et encore moins, pour certains.
Ce que j’aurais aimé entendre : c’est la loi de l’offre et de la demande, le Parti Libéral du Québec gagne beaucoup à m’avoir à sa tête, etc. Sinon, c’est carrément insultant.
Et je ne dis pas non plus qu’il n’a pas le droit de recevoir ces subsides. Par contre, nous avons tout à fait le droit de le juger par rapport à ce qu’il nous en dit. Et, par ricochet, ça nous donne une sacré bonne indication de son schème de pensée quant à la justice sociale et la valeur de ses concitoyens.
J’espère que cela pave la voie, avec le reste, vers sa prochaine défaite électorale.
(Photo : dimitridf)
À quoi d’autre pourrait-on s’attendre de la part de notre premier ministre? C’est un fils de la droite canadienne, transfuge du parti progressiste-conservateur et qui a toujours défendu l’idée d’une réduction de la taille de l’État tout en augmentant la participation du privé. Je crois qu’il est évident que Charest a manqué là une belle occasion de mettre son pied dans sa bouche.
«J’espère que cela pave la voie, avec le reste, vers sa prochaine défaite électorale.»
J’aimerais bien, mais le fait (prime de 75 000 $) était déjà connu lors de l’élection précédente (comme celle de 50 000 $ de Mario Dumont) et cela ne l’a pas empêché d’être élu majoritairement.
Le fait de prétendre que ce montant ne sert qu’à maintenir son train de vie peut-il changer quelque chose ? Ça m’étonnerait. Il y a de toute façon mille autres raisons pour ne pas l’appuyer ! 😉
Le « peuple » québécois actuel me donne souvent un air d’allé vers la salle de bain…
À la dernière élection, justement, on (et oui, « on » exclut aussi la personne qui blogue en ta!) lui a redonné un beau ti gouvernement majoritaire. Et pourtant, à peine 8 mois auparavant, son taux de satisfaction dépassait à peine 10% dans la population. Quand même assez specta-cul-aire comme virage de capot!!!
La population québécoise est une population molle, ou plutôt malléable. Elle est comme un coucou…elle crit de temps en temps mais va se cacher tout de suite après. Ses opinions et ce qu’elle croit être ses convictions sont alimentées, pire, sont édifiées par ce que les médias veulent bien transmettre comme « information ». Elle ne pense plus par elle-même. Ne va pas creuser au delà de cette nouvelle pour savoir ce qu’elle pourrait cacher. Un exemple? Dans les négociations du secteur public qui s’amorcent, tous les médias ont publié que l’offre du gouvernement était de 7% d’augmentation sur 5 ans et que la demande syndicale du front commun (480000 employés!) était de 11.5% sur 3 ans. Or, la population québécoise s’est immédiatement convaincue elle-même que finalement, 7%, c’est pas si pire dans le contexte économique actuel. Mais bien rares sont ceux qui sont allés au-delà de cette « nouvelle », bien rares sont ceux qui ont découvert que ce 7% englobe aussi l’équité salariale (qui est une loi, donc une obligation et non un cadeau du gouvernement), le régime de retraite et tout le reste. Ce qui dans les faits pourrait vouloir dire 0% d’augmentation salariale sur 5 ans…tout ça après avoir matraqué ces mêmes employés d’une loi spéciale (encore contestée devant les tribunaux) contenant elle-même des gels de salaire en 2005. Il s’agirait donc là d’un appauvrissement collectif des employés du secteur public de l’ordre de +/- 18% sur 10 ans par rapport au secteur privé!!! Mais non, cette population n’y voit que du feu…que 480000 de ses membres se plaignent pour rien.
J’te l’dit mon cher, ce petit bonu$ à Charest, elle va s’en crisser la semaine prochaine. Elle va rentrer dans son trou, pis elle va revoter pour lui à la prochaine élection! Du moins, tant que ça sera Pauline l’autre bord.
Au moins, son salaire et le 75,000$ du PLQ, on sait d’où ils viennent. Quant au reste… Une commission d’enquête nous le dirait sûrement !
Les gens s’en crissent peut-être en se disant que c’est finalement le parti qui lui verse ce bonus et que c’est une affaire privée. Ils se trompent. Les partis politiques obtiennent leur financement (légal) de deux façons: les dons et le financement assuré par l’état. Et les dons sont sujets à des crédits d’impôts, c’est donc l’état (et l’impôt des contribuables) qui en paie une partie. En plus de verser un bon salaire au Premier Ministre, les citoyens paient le bonus de leurs poches, indirectement.
Il faut toujours se rappeler pourquoi Jean Charest a accepté de devenir chef du PLQ. C’est à la demande de la famille Desmarais, de l’establishment québécois, des chambres de commerce et des lobbies économiques qu’il a accepté de tourner le dos à une carrière au fédéral et de devenir chef du parti qui défend les intérêts des gens d’affaires. Il faut se rappeler du pont d’or (http://www.vigile.net/Le-pont-d-or-de-Capitaine-Canada) et de la résidence de North Hatley (http://www.ameriquebec.net/2006/10/27-des-residences-de-2-millions-de-dollars-pour-jean-charest.html)
Et, pour tisser un lien avec le billet publié chez moi il y a quelques jours… même si Jean Charest se définit au centre de l’échiquier politique, ces magouilles et sa servitude envers le monde du commerce le place à droite. Car sa mission première est de défendre les intérêts de l’establishment. De là son refus à tenir une commission d’enquête.
http://lequebecdedemain.blogspot.com/2009/08/le-faux-debat-sur-la-richesse-de.html
Ça n’a pas trop rapport avec le sujet, mais je vous conseille de regarder cette entrevue des Francs Tireurs avec Monique Jérôme Forget:
http://video.telequebec.tv/video/2477/entrevue-avec-monique-jerome-forget
Il y a quelques quotes savoureuses la dedans…
Lebarbareerudit,
« Je crois qu’il est évident que Charest a manqué là une belle occasion de mettre son pied dans sa bouche. »
il se serait pas, plutôt, mis le pied dans la bouche? 😉
Darwin,
je disais bien : « avec le reste »!
Frankybgood,
« Du moins, tant que ça sera Pauline l’autre bord. »
j’en ai bien peur aussi…
Garamond,
« Une commission d’enquête nous le dirait sûrement ! »
Hé hé!
Lutopium,
« Et les dons sont sujets à des crédits d’impôts, c’est donc l’état (et l’impôt des contribuables) qui en paie une partie. En plus de verser un bon salaire au Premier Ministre, les citoyens paient le bonus de leurs poches, indirectement. »
je ne l’avais pas vu comme ça. C’est bien vrai…
« De là son refus à tenir une commission d’enquête. »
Ça revient toujours à ça. J’en suis bien content.
Jean-Luc Proulx,
c’est un bon complément à mon billet, merci.
Rémi,
je l’ai vu. En effet, c’est savoureux, quoique, un petit peu suret…
Steve Proulx a pointé une partie de l’entrevue de la Grande Monique :
« La société québécoise n’est pas prête aux grands changements. Et je ne souhaite pas qu’elle soit prête. »
http://www.voir.ca/blogs/steve_proulx/archive/2009/12/05/les-grands-changements.aspx
@ Luto et Renart
«les citoyens paient le bonus de leurs poches, indirectement.»
Tout à fait. Je trouve aberrant que les crédits d’impôt pour les contributions aux partis politiques soient environ deux fois plus élevés que ceux pour des dons de charité (75 % par rapport à 35 % à 39 %, selon le montant du don).
Nous payons donc 75 % de ce 75 000 $, soit 56 250 $, tandis que les donateurs au parti libéral n’en paient que 18 750 $. Heureusement, il en revient un peu, car ce revenu est imposable. À moins qu’il n’ait trouvé un truc pour ne pas payer d’impôt sur cette somme !
@ Renart:
Quand j’ai entendu ça je n’en croyais pas mes oreilles… Un autre moment donné elle sort quelque chose comme (de mémoire): « en politique, il y a un paquet de petits mécanismes pour empêcher le changement. Et vous savez, Richard, ce n’est pas fou. Ce n’est pas fou du tout. »
Wow…
Ce qui est choquant c’est que Charest est censé etre le 1er sinistre de tous les quebecois, sans partisannerie (ouais je sais c’est de la connerie en vrai) et pourtant le PLQ lui verse 75000$ … enfin le PLQ, disons powercorp par l’intermediaire du PLQ, c’etait l’entente pour qu’il quitte ottawa pour combattre les separatisses et demonter le Quebec en morceau pour mieux le revendre (PPP, distribution de contrats aux amis, privatisation, etc.)
Que dirait le peuple si c’etait Monsanto qui donnait 75000 à Charest ? Et ben, qu’est-ce qu’il attend pour allumer ?