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Loin de moi le désir de me mêler des affaires de l’ADQ, mais, quand même, ce court billet de David Chrétien qui pointe un groupe Facebook se nommant « De l’anglais lors des débats à la chefferie de l’ADQ! » m’a fait un peu cligner de l’oeil.
Il s’agit de vanter l’idée de faire un 15 à 20 minutes d’échanges en anglais lors du débat de la course à la chefferie le 18 octobre 2009. C’est du clientélisme parfaitement assumé, soit. Mais je ne peux pas m’empêcher d’y voir quelque chose de symbolique.
Pour ce qui est de la tranche d’électeurs anglophones, d’après ce qu’on entend, ils sont censés comprendre le français — à part quelques trop nombreuses exceptions —, alors leur donner un petit bonbon sera possiblement payant, je n’ai rien à redire. Mais c’est plutôt cette partie du texte d’explication du groupe FB qui me chicote :
En outre, il ne faut pas oublier les gens issus de l’immigration qui ont, pour certains, encore du mal à comprendre le français, mais qui souvent se débrouillent en anglais.
Le problème que je vois avec ça, c’est que, à petite échelle, cela ajoutera au message global déjà bien installé que les nouveaux arrivants n’ont pas besoin d’apprendre la langue d’usage des gens qui habitent cette province, puisque tout le monde, enfin presque, les accommodera dans la langue du fédérateur canadien, dans la langue de la mondialisation.
On sait que l’ADQ est un parti qui regroupe des gens qui penchent soit plus vers le souverainisme-nationalisme, soit plus vers le fédéralisme, même s’ils se targuent d’être autonomistes. Ce n’est pas bien difficile de comprendre de quel côté cette idée provient.
Selon les données les plus récentes sur les immigrants reçus (http://www.micc.gouv.qc.ca/publications/fr/recherches-statistiques/Immigration-Quebec-2004-2008.pdf, page 14), en 2008, 60 % d’entre eux connaissaient le français à leur arrivée, proportion en forte croissance depuis les années 1990 (en moyenne 39 % entre 1995 et 1999, voir http://www.micc.gouv.qc.ca/publications/fr/recherches-statistiques/Immigration-QC-1995-1999.pdf, page 6) et moins de 19 % ne connaissaient que l’anglais (21 % ne connaissaient ni un, ni l’autre).
D’une part, il est de moins en moins nécessaire d’utiliser une autre langue que le français pour communiquer avec eux. D’autre part, vous avez raison de souligner que le fait de communiquer avec eux en anglais (ou dans leur langue maternelle) ne peut que les convaincre que la connaissance du français n’est pas nécessaire pour vivre au Québec.
Le vote raciste est trop omniprésent chez les anglophones pour qu’ils ne votent pas libéral.
Tant qu’à y être, pourquoi le PCul ne ferait pas la même chose?
« On sait que l’ADQ est un parti qui regroupe des gens qui penchent soit plus vers le souverainisme-nationalisme, soit plus vers le fédéralisme, même s’ils se targuent d’être autonomistes. Ce n’est pas bien difficile de comprendre de quel côté cette idée provient. »
Encore la chimère de négociations CONStitutionnelles qui ne fonctionnent jamais!
Les seuls vrais autonomistes sont les séparatistes (et je dirais même plus, les anarcho-séparatistes comme moi! 🙂 ). Et encore là, chez les nationaleux, on n’y prône pas tellement l’autonomie individuelle.
L’ADQ sera dans le camp du OUI la prochaine fois, comme en 1995. De toute façon, c’est leur seule chance de prendre le pouvoir, même plus intéressant pour eux que pour le PCul, condamné à l’extinction suite à la séparation du Québec.
Je me demandais justement l’autre jour si c’était humainement possible que Gilles Taillon soit plus drabe et ennuyant qu’il l’est déjà, j’ai maintenant la réponse à ma question: Gilles Taillon in english.
Les totonomistes de l’ADQ sont constamment à la recherche de la gammick pour faire à croire aux gens qu’ils existent encore, j’imagine qu’ils n’ont pas exclus le concours de karaoke.
J’ai l’impression que cette idée est directement reliée à la volonté de l’ADQ de percer dans la région de Montréal. D’ailleurs, certains candidats ont récemment organisé des activités de promotion et de levée de fonds dans la métropole. Est-ce que des anglophones montréalais ont manifesté de la sympathie envers l’ADQ?
Cependant, si les organisateurs de la course à la chefferie croient qu’un discours en anglais facilitera une percée chez les allophones, je crois qu’ils se tirent une balle dans le pied. C’est pas de cette façon que l’ADQ ira chercher des appuis chez les québécois nationalistes attirés par certaines idées de la droite…
Darwin,
merci pour les infos!
David Gendron,
« L’ADQ sera dans le camp du OUI la prochaine fois, comme en 1995. »
le présent sujet ne donne vraiment pas cette impression…
David Corleone,
« le concours de karaoke »
ha ha!
Lutopium,
« J’ai l’impression que cette idée est directement reliée à la volonté de l’ADQ de percer dans la région de Montréal. »
c’est effectivement ça, j’aurais dû l’indiquer dans mon billet, c’est indiqué sur la page du groupe sur FB…
Un autre truc que j’aurais dû indiquer, c’est la définition de clientélisme, qui semble tellement aller de soi avec ce qu’on dit toujours de ce parti :
« Fait pour un homme politique ou un parti de chercher à élargir son influence et sa clientèle par des moyens plus ou moins démagogiques. (Antidote) »
Pourquoi est-ce que Jeff Plante est le seul candidat qui ne sourit pas sur la photo? Serait-ce un coup de l’élite adéquiste pour lui nuire?
Mon billet sur cette élite adéquiste, si ça intéresse quelqu’un: http://lequebecdedemain.blogspot.com/2009/05/le-triste-cas-de-ladq.html
Pour l’anglais, il est impératif que nos débats politiques aient lieu spécifiquement en français dans un Québec province. Dans un Québec pays, on verra, mais je ne crois pas que plusieurs pays accepteraient de voir leurs débats politiques se faire dans une autre langue que leur langue officielle.
En passant, quelqu’un pourrait dire à Sylvie Tremblay que les déboires du Canadien de Montréal n’ont rien à voir avec la question nationale ou avec les Anglais et que Charest n’a rien à voir avec la vente de l’équipe et qu’une équipe sportive ne se construit pas avec des critères ethniques?
http://toutlemondedevraitenparler.wordpress.com/2009/08/06/sylvie-r-tremblay-is-back-for-more-2/
Elle m’a sorti des choses dignes d’un méchant trip de drogues et le simple fait d’y répondre paraît presque impossible, tellement on se bidonne à lire ses interminables complots.
@Jean-Luc: répondre à son altesse peut faire partie d’un jeu. Autrement, ça n’en vaut pas la peine!
C’est un groupe de 36 membres quand même…
Jean-Luc,
« Pour l’anglais, il est impératif que nos débats politiques aient lieu spécifiquement en français dans un Québec province. »
ben non! Il faut aussi un petit bout en espagnol, en arabe, etc.
😉
Simon,
en effet! Mais est-ce que FB est si représentatif?