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Avec la vague de séquestration de dirigeant d’entreprise en France, il me vient une réflexion sur la rage et vers où elle se dirige. Il faut vraiment être au bout du rouleau pour en arriver à ce geste et je doute fort que ça arrive ici ce genre de chose, où il n’y a que l’amour pour briser le moral, la morale.
Alors qu’ici on se débarrasse de sa vie et de celle de ses proches en pulvérisant des records, j’ai comme un doute que l’impossibilité d’une telle chose ici en est liée. Le repliement sur soi fait partie de nos moeurs, et une tendance à la culpabilisation, au masochisme. Du matériel à thèse.
Quand un petit village est capable de se mobiliser pour un talent local qui veut se faire faire la tête en mongol-fière en direct, on se dit que c’est le degré zéro de l’abnégation. Rien à voir avec cette rage totale qui déplace des montagnes. Où il n’y a qu’un pas pour se rendre à la roulette russe.
Courage pour courage — comment l’oublier cette rage quand elle se trouve même inscrite dans le mot « courage »? —, affronter vivant les conséquences de ses actes est un cran bien au-dessus du suicide. Et je l’écris bien ouvertement parce que les morts n’ont plus d’orgueil…
Je ne dis pas que j’irais moi-même séquestrer votre patron, puisque je suis bien d’ici. Même que sûrement je mangerais des galettes de boue à la place d’aller voler le gros gras, celui vivant dans son impunité bien coupable de vivre de ma misère.
Encore dans l’hypothétique, mais cette fois celle du héros, je serais celui qui n’a rien à perdre d’autre que la vie, mais en dernier, acceptant la souffrance comme l’enrobage de sa rage, n’ayant que la Loi du Talion comme éthique. Mais ici c’est pas beau être fâché, c’est méchant la révolte, l’indignation est un mauvais pli à repasser.
Et c’est bien pratique parfois pouvoir casser des objets. Certains en deviennent même un. L’autre ou soi-même.
(J’ai lu l’article que j’ai hyperlié après avoir écrit ce billet. Il aurait été tout autre si je l’avais lu avant. Je le prends donc pour ce qu’il est, avec toute sa dramatique. J’espère que vous ferai de même. Il reste que séquestrer est un geste lourd, même s’il fait office de marketing médiatique. Des gens l’ont fait.)
(Image : urline)
Le courage se situe entre la rage destructrice et le replie sur soi qui nous empêche d’avancer.
Un monde «politiquement correct» ne fait qu’étouffer notre passion et ce que nous sommes. N’en déplaise aux politiques, n’en déplaise aux lobbys qui nous aiment tranquilles et silencieux, il est primordial pour un peuple de dénoncer et de critiquer ce qui ne tourne pas rond dans notre société.
Plus on refoule notre passion et plus le méchant Hulk risque de sortir de ses gongs. Parce que la rage est l’incapacité de continuer à contenir notre besoin de prendre notre place.
« Le courage se situe entre la rage destructrice et le replie sur soi qui nous empêche d’avancer. »
Bien dit! Ça aussi :
« Parce que la rage est l’incapacité de continuer à contenir notre besoin de prendre notre place. »
La mode de la séquestration des dirigeants français d’entreprises n’a rien à voir avec la rage totale ou le courage. Elle a voir avec la culture locale, une sorte de mimétisme niais plutôt bon enfant d’ailleurs, ceci-dit sans vouloir minimiser l’aspect un peu mafieux de la chose.
Pour le reste de votre billet je n’y comprends rien.
N’importe quoi…
Sinon, désolé, je ne fais pas dans le professorat!
Merci d’apprécier mes petites philosophies.
Merci de me prouver que je n’écris pas chinois! 😉
Cependant, je nous trouve pas mal mous. Ça ne réagit pas. Attendons quelques mois, lorsque le taux de chômage aura atteint les 12 ou 15 pourcent, ça pourrait prendre une toute autre tournure. Car, je crois, c’est ce qui nous attend: un taux de chômage historique, des faillites personnelles à la tonne et des files d’attente en croissance continue devant les banques alimentaires. Je ne le souhaite pas, ça va de soi, mais j’ai l’impression que cette crise s’amplifiera encore pour deux ou trois ans.
L’automne dernier, Harper et Charest nous réconfortaient en clâmant haut et fort que le Québec et le Canada s’en tireraient mieux que les autres et qu’il n’y aurait pas de récession chez nous. Par la suite, on nous a réconfortés en annonçant « quelques mois » de récession. Maintenant on parle de problèmes économiques qui séviront jusqu’en 2010. Le pire est à venir selon moi.
Et qu’est-ce qu’on fait ici au Québec? Rien.
Là-dessus, je vous suggère le billet de Gil Courtemanche dans l’édition du Devoir de samedi dernier – Les victimes de la crise, http://www.ledevoir.com/2009/04/18/246356.html
Oui, mais Lutopium (soupir), que veux-tu qu’on fasse de plus dans cette même direction ? S’endetter d’avantage en espérant que la crise finisse après que l’État ait dopé l’économie (ainsi que l’inflation) ? Cela ne fera pas avancer les choses … On s’enfonce d’avantage.
C’est drôle, parce que sur ce thème précis, j’arrive à la même constatation que mes grands potes libert-à-riens. Le gros problème que j’ai avec eux c’est que leur solution est qu’on baisse nos salaires drastiquement, qu’on oublie nos privilèges et que le marché reprenne de cette façon. Ça peut reprendre, certes, mais ce sera un retour du bon vieux cheap labour. Pour les conditions après, là, on ne pourra que rêver !
La solution en temps de crise, c’est ma solution (donc, la meilleure) qui devrait être mise de l’avant. On crée des sociétés d’État qui iront s’implanter dans les pays en voie de développement (où le cheap labour est omniprésent). Ces sociétés peuvent être des entreprises minières, de reconstruction, technologies, finance, etc. … car le marché se polarise en Extrême-Orient entre autres, donc, beaucoup d’argent se brasse là-bas. On a une place à aller chercher dans l’économie supranationale. Les dividendes de ces sociétés créées par les Québécois avec l’État québécois iront à nous, la collectivité. Donc, plus d’entrées d’argent chez-nous en temps difficiles, car l’économie est comme une balance dans plusieurs domaines : où ça chie, dites-vous que sur l’autre bord ça prospère ! De telles entrées nous permettraient de réduire les impôts aux particuliers et aux entreprises québécoises, et celles-ci seront donc motivées à rester ici et les conditions de travail seront dans ce cas protégées.
Puis en même temps, avec de bons services à l’étranger, il est plus facile de tisser des liens économiques privilégiés. Je ne comprends pas pourquoi les liberts-à-rien ne sont pas chaud à mon idée … Ah oui ! C’est parce que ça implique l’État …
@Frankie: je faisais référence aux réactions du mouvement ouvrier en France et comparais avec ce qui se passe ici. Je ne parle pas des solutions à la crise économique comme tel, ça, c’est autre chose!
N’importe quoi… ditez-vous
ben non justement. Vous me semblez balayé vulgairement la culture locale.
En France la culture des enlèvements des patrons est siocialement acceptée depuis longtemps. Mais bon, vous l’ignorez sans doute.
Une petite recherche sur google vous l’apprendra.