
Jana Sterbak, Vanitas, robe de chair pour albinos anorexique, 1987, robe en viande de boeuf.
À la suite d’un billet paru sur 10putes, au sujet de la position anti-artiste de Christian Rioux et de tous les puritains culturels de ce monde, un petit débat à couteaux qui volent bas a fait rage. Quand le rigolo droitiste (qui se réclame du centre, rien de moins!) a sorti de sa manche l’histoire de la robe de viande de l’artiste Jana Sterbak pour appuyer son dénigrement, je me suis replongé dans cette saga qui avait fait les manchettes en 1991.
Topo (via les archives de Radio-Canada) :
L’exposition Corps à corps de l’artiste contemporaine montréalaise Jana Sterbak n’a pas plu à tout le monde. Une des pièces présentées au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa était une robe faite de plusieurs kilos de viande se décomposant au fil des jours. Cette unique pièce, baptisée Vanitas, fit parler plus d’elle que l’exposition dans son ensemble.
Plusieurs, dont le député conservateur Fernand Jourdenais, ont été offusqués et l’ont fait savoir. Leur principal argument étant que le financement de l’œuvre sortait des poches des contribuables.
Ce n’est pas la première fois que l’on invoque l’argent des contribuables pour tenter de faire interdire une œuvre ou une exposition. En 1989, ce même Musée des beaux-arts du Canada acquiert un tableau de l’artiste Barnett Newman. Dans ce cas, ce n’est pas tant l’œuvre elle-même que ses détracteurs contestent, mais les 1,8 millions de dollars que dépense le musée pour l’acquérir.
C’est quand même drôle comment l’histoire semble se répéter. Le conservatisme aime bien se faire la main sur les artistes quand il en a l’occasion. Leitmotiv redondant. Quand il n’a pas de scandale sous la main, il le crée de toutes pièces.
Ce que ça démontre le plus, c’est la triste incapacité de voguer au-delà du premier degré. Quand un scandale peut se matérialiser dans ce premier degré, ce dénominateur commun, ce sel consensuel, le jugement binaire peut se mettre en branle. Et les perpétuels entartistes sans tarte ni crème qui remettent en question le réel deviennent des punchin’ bags, et les yeux du bon peuple s’éclairent de rouge, la poussière et la crasse se colle par la moiteur à leur peau, des piques et des fourches en guise d’argument.
L’argent des contribuables ne peut pas servir à financer les rebelles, seulement les guerriers…
On ne peux pas faire n’importe quoi et ensuite dire que c’est le l’art.
Et encore moins quand on demande du financement de l’état.
Ils peuvent faire des sculptures avec des excréments s’ils veulent, mais qu’ils le fasse avec leur argent, pas avec l’argent des contribuables.
Je n’ai pas besoin d’en rajouter ici, j’ai déjà pas mal tout dit dans mon billet.
L’art se résume en cette phrase simple:
L’art c’est donner à manger à l’esprit, certains s’en nourriront jusqu’à y tutoyer l’abîme, d’autres, primaires et coléreux, ne feront que chier et rechier sans jamais y cueillir la moindre vitamine.
La question n’est de pas de savoir si une composition est de l’art, mais bien de savoir la faire parler. C’est là où l’on sépare intelligence et la culture de la bestiole excitée qui se bourre aux mamelles taries des radio-poubelles…
Christian,
tu crois vraiment avoir le monopole du jugement quant à la signification de « faire n’importe quoi »?
Et en passant, pourrais-tu avoir l’honnêteté intellectuelle de ne pas faire bifurquer le débat du côté des excréments, quand je parle de la robe de viande, qui est un tout autre sujet?
Jean Vitchier,
j’ai déjà écrit un peu la même chose, mais en moins scatologique :
Entre le pain et les jeux, il y a un flou. C’est là où se trouve l’art, la culture. Plus une oeuvre d’art se rapproche d’un de ces deux pôles, soit les besoins et le divertissement, moins c’en est une.
La culture est un ajout à l’humain, elle transcende le domestique et demande beaucoup d’attention. Est art ce qui tend vers l’inédit et l’indicible.
Ça vient de me donner une idée…
Oh que je l’aime le tit billet ici… Y a des tits aliens qui essaient toujours de faire biffurquer le sujet, que dis-je, les subventions sans que ca paraisse! Pouahahahaha! 😉
Mon point de vue sur la question:
http://anarchopragmatisme.wordpress.com/2008/10/17/arts-droite/
« Est art ce qui tend vers l’inédit et l’indicible. »
Ainsi, Stephen Harper deviendrait oeuvre d’art s’il se roulait dans le chocolat en poussant de petits cris de chevreaux inquiétés!
@Christian Rioux
La merde n’a pas à rougir devant le bois, l’ébène, l’or, la platine, l’acier ou le bronze. La merde est un matériau comme les autres, une structure moléculaire, une texture bien à elle, des odeurs et un éclat qui lui est propre… Pourquoi se priver d’un tel matériau? Pour ne pas offusquer les bourgeois qui se sont inventé des papier triple épaisseur pour se les ôter du postérieur?
L’humain n’a plus le droit d’être raciste sous peine d’être poursuivit, alors il pousse sa discrimination dans d’autres domaines, dont celui des races animales et de l’art… Il porte davantage un jugement sur ce qu’il est incapable de concevoir que sur ce qu’on lui offre comme spectacle. Tant que le matériau est légal, je ne vois pas pourquoi l’on devrait s’inquiéter? Si un artiste kidnappait des jeunes filles pour utiliser leur utérus dans une création, vous pourriez sortir votre arsenal de haine, mais pour ce qui est de la merde, j’aime autant mieux qu’on la sublime que de la voir s’étonner ne n’être/naître qu’étrons…
Parlant d’art, j’ai reçu hier ma confirmation du Conseil des Arts du Canada concernant ma demande de subvention pour mon blogue qui est officiellement à l’étude… Il y a un beau petit comité qui se penche sur mon travail présentement.
Comme mes actions ont planté avec la crise économique, j’ai besoin de l’État et de l’aide nationale pour me faire vivre, car j’apporte énormément à la culture Québécoise, surtout à Toronto où je me fais ambassadeur du Québec quand je vais manger dans les restos éthiopiens (je n’ai plus d’argent) du « Arts and Design District », l’équivalent du Plateau Mont-Royal. 😉
Priez pour moi et tous les artistes !
Je ne conteste pas l’idée de subventionner les arts et la culture.
Cependant, je conteste l’idée de dire que tout peut s’équivaloir.
Il y a des cas réels de supercherie artistique. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu Les habits neufs de l’empereur de Hans Christian Andersen pour s’en rendre compte. Il y a partout autour de nous des escrocs qui tissent de beaux habits avec des paroles, en prétendant que seules les personnes intelligentes peuvent voir les tissus qu’ils utilisent, tellement ils sont fins et délicats. Il faut parfois être terre à terre comme l’enfant de ce conte pour dire simplement que l’empereur est nu; que telle ou telle oeuvre n’est que de la crotte.
Je suis subjectif, bien sûr. Je n’ai pas la structure mentale pour comprendre que tel gus croie dur comme fer que le bruit des rames de métro qu’il écoute dans son baladeur valent cent fois Mozart.
Le citoyen a tout de même le droit de douter de certains achats de l’État faits en son nom. Ça se peut que l’État achète de la scrap.
À Trois-Rivières, devant le Palais de Justice, on a foutu une sculpture de cent milles dollars qui se décrit ainsi: une colonne de béton laid, un petit bâteau au sommet coincé entre deux crottes de bronze. Cet argent n’est pas allé à un maître du vitrail, ou bien un artisan émérite du verre soufflé, voire un sculpteur réfléchissant moins mais travaillant mieux. L’argent est allé à l’amie de l’amie de l’ami, sculpteure de crottes… L’argent de l’État: pas l’argent des bourgeois, l’argent de celui qui revire des boulettes au resto…
Si ce n’est pas questionnable, s’il faut prendre l’art pour du cash, et faire des oh! et des ah! devant chaque oeuvre, comme si c’était le beau caca d’un bébé, eh bien je pense que cela rendra l’art encore plus moribond dans les milieux officiels. Et les politiciens ne pourront pas soutenir longtemps cet «art conceptuel» qui n’est que de l’escroquerie dans la même lignée que celle des tailleurs du conte de Andersen.
***
Quelqu’un qui me dit qu’il ne peut pas faire de l’art parce qu’il n’a pas d’argent, je lui dis mon oeil. L’excuse n’est pas plus valable en 2008 qu’elle ne l’était en 1908.
J’ai produit intensément de l’art dans les périodes où je n’avais rien et je n’ai jamais braillé que l’État devait me verser des prébendes.
En tant qu’artiste et citoyen, je refuserais que l’État me verse 100 000$ pour mes crottes. J’aurais honte. Je ne suis pas assez petit-bourgeois pour exiger du peuple qu’il aime ça de force.
De plus, je me force pour écrire, je me force pour dessiner, je me force pour peindre, je me force pour jouer de l’harmonica.
J’en veux à ceux qui croient avoir le génie spontané et qui ne sont, somme toute, que des machines à caca qui font du marketing comme l’entendent les bourgeois et les fonctionnaires.
Ils n’ont pas besoin de se forcer, sinon pour connaître l’ami de l’ami de l’ami… L’art dans tout ça n’est qu’accessoire: on veut le standing associé à l’art, l’oeuvre est sans intérêt, un simple laisser-passer pour mener une vie d’artiste conformiste et insignifiant.
Cela dit, on juge un arbre à ses fruits. Je dois arrêter d’écrire et me concentrer sur ma prochaine toile que je vendrai sans subvention de l’État à un type qui va seulement me dire «wow!».
Je viens de survoler ces échanges chez Christian Rioux. Défendre à ce point ces coupures, et de cette façon, c’est incroyablement pathétique!
Ceux qui défendent les coupures en répétant que les artistes forment une aristocratie vivant au crochet de l’État montrent non seulement qu’ils sont incultes, mais également ignorants.
Pour appuyer leur dires, ils pointent souvent des artistes archi-connus de la télévision ou de la musique québécoise, supposés riches. Ce qui montre toute l’étendue de leur culture. Ou alors, justement, ils citent des exemples extrêmes en arts visuels, exemples qu’ils n’ont jamais vus de leur yeux vus dans leur contexte, seulement entendu parler dans un des journaux de Québécor. J’en ai pas vu un parler de danse, alors qu’un des organismes coupés est Les Grands ballets canadiens.
Ils semblent s’imaginer que pour 49 millions de dollars de coupures, c’est 49 millionnaires sans talents de moins à vivre au crochet de l’État. Ce qui prouve leur ignorance. Combien de fois faudra-t-il le répéter? Une foule d’artistes se partagent la plupart des enveloppes budgétaires de tel ou tel programme de soutien à la culture. À peu près personne ne se fait vivre totalement ou même majoritairement par les subventions. Ils sont pour la quasi unanimité encore pauvre même après ces subventions!
Ceux qui applaudissent ces coupures sont pour la plupart des gens qui en avaient déjà contre les zartistes et la mythique Clique du Plateau. Ils souffrent de se faire snobber et de se faire traiter de béotiens par la go-gauche, alors ils applaudissent à cette mesure symbolique qui leur fait passer leurs frustrations de pauvre petit peuple persécuté.
Contrairement aux analystes politiques, je ne crois pas que cette question de la culture a été déterminante dans la dernière campagne électorale. Je crois depuis le tout début que Harper n’a fait que consolider sa base. Ceux qui haïssaient déjà la Clique du Plateau ont eu des raisons de plus de l’haïr, quand certains artistes ont manifesté ou d’autre ont fait leur camapgne de clips dénonciateurs. Mais les gens ne sont pas montés aux barricades non plus pour appuyer les artistes.
Combien ça coûte 100 blindés Léopard 2 tels que ceux utilisés en Afghanistan par l’armée canadienne? 650 millions à l’achat, plus 650 millions en entretien, pour un modeste total de 1,3 milliards.
Et ça applaudit une coupure de 49 millions de dollars! Venant d’un gouvernement qui affiche depuis quelques années des surplus budgétaires de plusieurs milliards!
En tant qu’artiste et écrivain reconnu, je n’ai jamais osé demander de subventions aux deux paliers de gouvernement pour mes réalisations. J’aurais pu assez facilement obtenir de l’argent, car je suis un génie et sans doute l’un des plus importants créateurs du Québec contemporains. -N’y voyez aucune ironie, il est vrai que je ne me prends pas pour de la merde!- Ha! Je ne voulais pas être une pute étatique agenouillée devant la bite du grand monstre froid qu’est l’état. Ainsi j’ai passé mon tour, j’ai travaillé bien souvent là où la poésie est une légende urbaine, là où l’art est un mot pouilleux qui grelotte de honte. Je n’ai sucé la cenne de personne, certes, mais je n’ai guère plus de respect pour les petites gens qui hurlent au scandale quand une subvention est accordée à un artiste dont ils sont incapable de comprendre l’oeuvre.
C’est comme avec les retours d’impôt; certains s’achètent des disques de musique jazz ou classique, des livres de poésie, de bons vins, des fromages qui sentent la poche, mais qui te rapproche du terroir et de tes racines. D’autres s’abonnent à des sites internet ultra-cochons pour parvenir à exister entre les grandes lèvres d’une époque strangulante et implacablement grise.
Or, je reconnais tout de même qu’il est absolument nécessaire que l’état se donne un peu dans ce domaine, car très rares sont les mécènes qui investissent dans quelque chose de peu ou pas rentable. Quand ils avancent les tomates, c’est bien souvent pour des trucs consensuels et gras, voués à nourrir une masse animale de moins en moins éduquée. Les mécènes d’ici sont à l’image de notre société; ils se fanfaronnent à l’anti-intellectuel et se gargarisent de bains de foule tous plus adipeux les uns des autres. En gros, ce sont nos pleins de marde et ils sont bien étroits d’esprit quand vient le temps de « donner » un peu d’argent aux excitateurs d’âmes.
C’est un peu pour cela que l’état se doit d’être moins « calculatrice » que le privé et aider l’art à porter jusqu’à nous sa petite lumière inédite. Ne serait-ce que pour garnir les bibliothèques de bons livres neufs; déjà là on parle d’une révolution qui ne viendra jamais. Quand je vais à ces mêmes bibliothèques et que j’y trouve une quantité faramineuse de pop psychologie, de romans de Danielle Steele, de guides de l’auto, je me dis que cela peut bien entretenir une certaine haine face à ceux qui dilapident nos impôts…
Ceux qui applaudissent les coupures dans l’art sont déconnectés de la réalité, mais surtout intellectuellement aussi chétifs qu’un popcorn qui n’a jamais voulu éclater quand les ondes lui caressait tout le corps.
C’est un peu le message sous-cutané de la droite; ne vous laissez pas sublimer par l’art, la culture, l’éducation, le doute… vous êtes dupés par des parasites dont vous payez l’existence avec chacune des gouttes de sueur qui ruissellent de votre front…
Pour faire une histoire courte, l’artiste aurait du dire qui a pris le Boeuf dans l’ouest (partie conservateur) et que ça lui a été donné a cause quelle étais contaminé par la vache folle, pis je lui aurait collé une photos de Michèle Richard..lol Au moins la publicité aurait été choc..lol
Me semble que comprendre l’art ces pas si compliqué, moi si un objet me fait prendre que serais quelque seconde a y réfléchir ou m’arrêté, que ma réaction soit positive ou non le travail( L’oeuvre fait par l’artiste) a été fait.
Imaginé il y a des compagnie (financer avec vos taxes) de qui a on a élaborer des budgets pour la recherche et développement (refinancer avec vos taxes) qui payes des gens en moyenne 100000$ par année pour savoir ou ont va placer la boite de Froot Loop au super marché ou bien ou va-t-on placé tel ou tel jouet au Wal-Marde, tous ces équipe de super compétent! Travail avec vos taxes pour justement vous titiller les yeux…Des compagnie comme ça, j’en connais plein et il reçoive facilement au dessus de 2 millions chaque en recherche et développement par année et avec les million de compagnie qui existe comme ça au Québec au Canada ça dépasse largement des centaines de million et j’en connais même personnellement des garage bien oui des garages qui change des pneus qui reçoivent des centaine de millier de dollars par le gouvernement pour recherche et développement !!Quelle recherche tu peut faire dans un garage qui change des pneus!…..mais peut-être j’ai bien dit peut-être…. que vous aimé mieux regardé ou sont placé vos boite de céréale préféré a l’épicerie!!!
En parlant d’exposition je m’en fait voir une des trois exposition sur la musique ce WK:)
Et aller faire mon épicerie
Faudrait fouiller dans les programmes de subventions à l’entreprise privée… Recherche et développement, aide à l’exportation, analyses d’opportunités… Je suis certain qu’on y trouverait quelques absurdités!
L’État n’a pas à juger de l’art dans lequel il investit. Je ne sais pas précisément quel est le fonctionnement des subventions, mais ça doit tenir compte du background des artistes, de leur proposition, par un comité non-partisan mais composé d’historiens d’art. Juger d’avance de l’art, c’est non seulement se bloquer à une certaine forme d’art (puisque l’art change toujours) et c’est aussi imposer une forme de marché des subventions (c’est-à-dire: faites de l’art « de cette manière » et vous allez avoir des subventions). Oui, certaines œuvres ne feront pas parler d’elles et susciteront peu de réflexions, mais il serait bien malhabile celui qui tenterait de prédire d’avance ce que sera l’art des décennies qui nous suivront.
GMA,
merci pour le suivi, quelle aventure! 😉
Gaétan Bouchard,
j’ai bien de la difficulté à te suivre avec ton idée de supercherie artistique, d’escroquerie. Je ne sais pas pour toi, mais de mon côté j’ai fait le cheminement qui commence par le traditionnel apprentissage des arts plastiques jusqu’à l’intellectualisation que demande l’art conceptuel (pour être le plus large possible). Dans ton discours, il est clair que tu privilégies les oeuvres d’art qui magnifient le savoir-faire et que tu rejettes celles pour qui ce savoir-faire est accessoire.
Tu te doutes bien que pour ma part la virtuosité de métier me les gonfle un peu. Pourtant, je ne suis même pas gêné de dire que j’étais un dessinateur redoutable, capable de reproduire à merveille la réalité, la plupart du temps le meilleur de mes classes selon mes profs, et ça ne m’a plus servi très tôt, à la mesure de mon évolution artistique qui m’a amené à être de plus en plus conceptuel, justement.
Encore mieux, un de mes artistes contemporains préférés, Jean-Pierre Raynaud, un diplômé en horticulture, a fait le saut en art en remplissant simplement des pots de fleurs de ciment. À ce que je sache, il n’a aucune connaissance académique, ses oeuvres ne sont pas des dessins, ni des peintures, ni des sculptures (dans le sens traditionnel du terme), mais plutôt des constructions qui allient des objets et des matériaux, avec parfois de la photo. En tout cas, ça ne m’a pas empêché de tomber sur le cul quand j’ai vu sa rétrospective dans le cadre des Cent jours d’art contemporain en 1991. Je suis certain que tu haïrais…
Mais n’est-ce pas là le plus beau, que cette pluralité des opinions et des goûts quant à l’art? Mais je rejette franchement la règle qui voudrait que le seul art valable provienne d’individus capables de suer leur académisme (étudiant ou autodidacte) dans les formes convenues et les matériaux requis, soit l’huile, la toile, la glaise, la pierre, etc. Je suis pour l’ouverture, alors, comme toi tu considères tes peintures comme des oeuvres d’art je considère que mes bidouillages sur Photoshop (voir ma page Art/Graphisme) en sont. Je pense même que mon blogue en est en quelque sorte une extension.
Sinon, je suis d’accord pour dire que ce n’est pas tout qui se vaut. Mais bon, nous ne sommes pas les décideurs du milieu de l’art contemporain, et je n’irais pas jusqu’à dire qu’ils sont tous totalement dans le champ, comme je ne pourrais dire que le milieu scientifique est totalement dans le champ.
Je me souviens avoir été très critique envers un compagnon, par-devers moi, pendant mes études universitaires, qui peignait des tableaux blancs (je savais que c’était un travail minutieux et colossal : chaque tableau était composé d’un nombre incroyable de couches avec de la couleur pour arriver finalement à un résultat tout en subtile blancheur). Il a eu sa part de succès dans le milieu et ça m’a eu peu fait suer, pas parce ce que je trouve nulle sa démarche, mais bien parce qu’il a répété à peu près le même tableau pendant des années…
Moi, contrairement à lui, j’ai toujours été assez éclectique et ça ne m’a jamais bien servi (c’est d’ailleurs un des thèmes de mon roman). J’ai déjà été approché par le directeur du MAC voilà une quinzaine d’années pour participer à une exposition de groupe et c’est cet éclectisme que j’assumais grandement (et que j’ai même essayé de lui vendre) qui m’a valu un refus. Et c’est ce refus qui a été le début de la fin pour la démarche que j’avais amorcée en choisissant d’étudier en art. Je ne m’ennuie pas et mes démons ont été exorcisés par l’écriture de mon roman.
Alors, pour revenir et terminer avec l’escroquerie, qui serait assez stupide pour s’investir dans une démarche artistique pour tromper tout le monde? Est-ce que cette accusation de supercherie ne serait pas simplement de la méconnaissance et de l’inintérêt?
Simon Dor,
« L’État n’a pas à juger de l’art dans lequel il investit. »
voilà qui dit tout!
***
Merci à tous pour vos commentaires!
Ce n’est pas vrai que tout peut s’équivaloir. Tous ceux qui m’ont dit, jusqu’à preuve du contraire, manquaient cruellement de culture, de sensibilité et d’intelligence. Je ne suis pas contre l’art conceptuel, loin de là. Mais je ne placerai jamais Yves Klein au même niveau que Gauguin. Klein, ça ne me dit rien. C’est pas de ma faute: ça ne me dit vraiment rien. Et si le fonctionnaire veut verser du fric à l’un de ses émules, c’est sûr que je vais suggérer dix autres artistes, parce que je prêche pour ma paroisse moi aussi, comme le font les artistes conceptuels. Je vais lui dire va voir les tableaux d’Untel, c’est un vrai, et c’est tout. C’est sûr que je ne l’enverrai pas voir un tableau blanc sur fond blanc parce que je trouve que c’est le comble de la paresse, surtout si c’est répété mille fois.
Mon attitude en ce sens se rapproche un peu de celle des stuckistes en Angleterre.
http://www.stuckism.com/PaintingsList.html#Paintings
Cela dit, quoi qu’il en soit, vive le vin et l’art. Par-delà les questions d’argent j’aime mieux quelqu’un qui brosse une toile avec ses crottes, qui se donne un passe-temps agréable quoi, qu’un gus qui s’écrase toute la journée devant son téléviseur.
Je n’ai pas toutes les réponses. Je me questionne, en tout respect, même si je peux sembler dur.
Et, oui, je veux qu’on subventionne les artistes, même ceux que je n’aime pas… et ceux que j’aime aussi! L’histoire de l’art, ce n’est pas juste hier. C’est aussi demain. Par-delà les modes, il y a vraiment des oeuvres qui vont marquer le temps. Et ce ne seront pas toujours ces oeuvres qui, a priori, récolteront le pactole.
***Tous ceux qui me l’ont dit!**** Ah! L’écriture rapide et ses pièges!
Pour ridiculiser les artistes, Jeff Fillion avait déjà donné comme exemple la rentabilité des Têtes à claques et le fait que ses créateurs n’avaient jamais demandé d’argent pour devenir le site le plus populaire de l’internet québécois… Justement si Les TAC sont devenus si populaires, ce n’est certainement pas parce qu’on y philosophe et qu’on s’y dépasse en tant qu’être humain! L’art contemporain, même le plus riche et le plus exigeant, n’a pas la même capacité à engendrer assez de profit pour attirer les publicistes… Et fort parobablement qu’ils n’en veulent pas des pubs de Bell dans leur galerie…
À Trois-Rivières, le Festival de poésie est maintenant commandité par Québécor… Tu imagines le désastre?
Le clip de Fillion ridiculisant les artistes est ici:
Vanitas
Je pense à ma grand=mère à genoux dans son jardin. Elle était pauvre mais non sans ressource. Elle connaissait la valeur des choses.
Récemment, un ami d’Afrique du nord me parlait aussi de sa grand-mère. À table, elle lui disait toujours: « manger sans remercier Dieu, c’est du vol ». Elle était convaincue qu’en fin de compte c’était Dieu qui lui donnait à manger puisque c’était lui qui avait tout créé. J’ai trouvé l’image très jolie et je me suis dit que le monde vu à travers ses yeux devait être merveilleux bien que cette femme a sûrement eu une vie beaucoup plus dure que la mienne (je n’ai jamais eu besoin de prier pour demander de quoi manger).
J’ai connu beaucoup d’artistes – certains avaient même du talent – mais ces deux femmes avaient certainement plus de dignité que tous ceux que j’ai fréquentés. Pourquoi? Parce que leur éternelle quête de reconnaissance en fait presque toujours des êtres odieux et d’une insupportable vanité.
« un de mes artistes contemporains préférés, Jean-Pierre Raynaud, un diplômé en horticulture, a fait le saut en art en remplissant simplement des pots de fleurs de ciment »
AHAHAHAHA N’IMPORTE QUOI….VIVE L’ART!
Et le pire c’est que je suis sûr que tu te sent prévilégié de « comprendre » son « art »
Ok Renart je suis allé trop loin désolé mais peux tu admettre que si je met mon nom sur l’oeuvre d’Andy Warhol (la cane de soupe) du coups personne y trouverait une valeur artistique.
Sans rancune!
Gaétan Bouchard,
« Ce n’est pas vrai que tout peut s’équivaloir. »
Tu commences ton commentaire avec cette phrase et pourtant j’ai écrit dans le mien : « je suis d’accord pour dire que ce n’est pas tout qui se vaut. »
…
Je suis allé voir le site sur le stuckisme et lire la définition sur Wikipédia. C’est intéressant, mais je trouve que c’est trop réducteur. Il y a une citation de leur manifeste qui m’a fait assez sursauter :
« Les artistes qui ne peignent pas ne sont pas des artistes »
C’est tout simplement puéril…
Pour terminer, j’aimerais juste dire qu’une oeuvre d’art est la matérialisation d’un fantasme. C’est juste qu’il y en a des plus tordus que d’autres…
Jean Vitchier,
j’ai commencé à écouter Fillion, je n’ai pas duré longtemps…
Pffft…,
si je suis privilégié, c’est que j’ai choisi d’étudier en art. De ton côté, d’après ton adresse IP, tu dois te sentir privilégier de connaître l’assurance-maladie…
Pour ce qui est de ta théorie à deux cennes avec l’exemple d’Andy Warhol, le succès de cette oeuvre est circonstanciel, comme toutes les autres. L’histoire n’est pas un rubik cube. Mais de toute façon, il te serait impossible d’avoir l’idée de faire une oeuvre représentant une boîte de soupe Campbell, puisque tu ne sembles pas être un artiste, encore moins Andy Warhol, et 1962 est loin…
…
Je me relis et j’ai abusé des …
Tout cela m’est bien lointain mais c’est vrai que ca a du choquer les vieux de la vieille, et l’argument du contribuable,c’est de la tentative de censure a peine voilée apres ca n’en reste pas moins du faux mauvais gout, symbolisant surement quelque chose ?mais passons. Avez vous entendu parler de notre hymne qui a été sifflé par des supporters tunisiens il y a quelques jours lors d’un match de foot ? tout un scandale chez nous, bref je vous laisse de quoi réagir si vous le souhaitez (je me sens parfois un peu le seul).
http://lafindeleurmonde.blogspot.com/2008/10/je-tattendais-je-ne-tremble-pas.html
Je vous laisse, votre article m’a donné envie d’un kebab,
salutations
J’ai tu le droit d’utiliser des gros mots envers quelqu’un qui ne participe pas à ce blogue? Je viens d’écouter l’extrait ci-haut cité par Jean Vitchier.
Quel gros épais ce Jeff Fillion! Christ de gros cave! Que de mauvaise foi! C’est incroyable l’entendre refaire jouer l’extrait pour se moquer de Pierre Curzi alors que c’est lui et ses compères qui se calent! Il est clair que Curzi parle de droits d’auteurs et ne fait que dire que la liste des moyens de diffusion s’est allongée! Pis l’autre crétin, à côté, de dire « le téléphone et Internet c’est la même affaire »…
Misère.
P.S. Aux dernières nouvelles, n’en arrachait-il pas ce Fillion avec sa « Radio pirate » sur Internet?
« Ok Renart je suis allé trop loin désolé mais peux tu admettre que si je met mon nom sur l’oeuvre d’Andy Warhol (la cane de soupe) du coups personne y trouverait une valeur artistique. »
C’est clair! Moi aussi, surtout que j’aurais réussi à le « scrapper », mais je suis tout de même content que Warhol ait fait cette fameuse oeuvre. Ça représente bien une époque, la simplicité et l’importance qu’a eu cette fameuse canne de soupe.
Ça fait quand même du bien de sortir de la politique! L’inédit et l’indicible, effectivement.
La plus belle création de Warhol c’est le groupe Velvet Underground.
Un artiste d’art contemporain que j’aime bien: Claude Levesque. Dans le milieu il est assez connu, mais il est possible que celui qui écoute Le Banquier religieusement ignore qui il est!
« Je pense que l’art contemporain peut provoquer un espace différent de redécouverte des choses, indépendant des obligations de consommation dictées par des médias avilissants, des politiciens corrompus et des marchands de jeux, de pavillons ou de bagnoles.» -Claude Lévêque
Son site:
http://www.claudeleveque.com/intro.html
La musique hypnotique qui ouvre son site, c’est une boucle du groupe Public Enemy de l’album Apocalypse 91…the enemy strike back! Ça ne me rajeunit pas!
Tempête dans un verre d’eau.
D’un côté un 10putien narcissique poilu imbu de lui-même et de l’autre un Gaspésien pour qui l’art doit pouvoir s’afficher sur un mur, de préférence dans une cabane en bois ronds.
Crissez-moi ça sur un ring et sonnez la cloche.
Ding, ding.
Sinon, bon texte Renart, et bravo de t’être concentré sur l’histoire de la robe et d’avoir laissé les deux zozos se battre dans leur coin.
d’après ton adresse IP, tu dois te sentir privilégier de connaître l’assurance-maladie…
And?????????????
Mais de toute façon, il te serait impossible d’avoir l’idée de faire une oeuvre représentant une boîte de soupe Campbell, puisque tu ne sembles pas être un artiste
AHAHAHAHAHAH wow, juste wow.
Criss de bon point mon renart!
Vive l’Art!