Chez Richard3, à la suite de son billet où il décortique assez négativement la lettre ouverte de Richard Desjardins, nous avons une bonne discussion sur le sujet de la responsabilisation (bien sûr en lien avec la promesse de Stephen Harper de serrer la vis aux jeunes délinquants) et j’aimerais exposer ici mon dernier commentaire, puisqu’il représente bien mon avis sur ce genre de politique (la première citation est de l’autre blogueur) :
« la responsabilité personnelle de l’individu face à sa situation demeure une valeur à prioriser, dans notre société. »
Je suis d’accord, mais pas au point de laisser tomber ceux qui n’en sont tout simplement pas capables…
Je pense aux gens qui sont sur le BS parce qu’ils ne sont pas capables de fonctionner sur le marché du travail et qui se font pointer du doigt comme étant seulement des paresseux. (Je suis certain que les réels paresseux et les fraudeurs sont seulement une infime minorité.) Pourtant, il y en a d’autres qui sont « officiellement » inaptes au travail pour des causes physiques ou mentales et tout le monde lève le pouce… La différence entre les deux? La perception que la société en a.
Aussi, quand je pense à l’importance du déterminisme, du contexte, de l’environnement dans lequel chaque individu évolue, la notion du libre arbitre (notion héritée de la religion) me semble noyée dans un fouillis inextricable. Alors, vouloir juger un jeune de 14 ans de la même manière qu’un adulte en regard de son libre arbitre (en grand déficit) me semble seulement une manière de contenter le désir de vengeance des victimes directes et indirectes.
Je rajouterais même qu’il s’agit seulement de certaines victimes qui sont incapables, au-delà de la rage-peine-deuil initiale, de se détacher et de globaliser.
C’est à eux (et sûrement aussi beaucoup à lui-même) que Stephen Harper pense en proposant cette aberration.
(Photo : Rémi Vannier)
Aucun sauf le Bloc!
Les conservateurs ne vont pas assez loin!
http://anarchopragmatisme.wordpress.com/2008/09/29/les-conservateurs-ne-vont-pas-assez-loin-pour-lage-adulte-a-14-ans/
Le libre-arbitre, notion héritée de la religion? j’avoue mon scepticisme. Il est vrai que la doctrine catholique reconnaît officiellement le libre-arbitre, mais les courants théologiques catholiques ne sont pas tous cohérent avec cette affirmation de principe. Il est vrai aussi qu’Érasme, par exemple, a appuyé le libre-arbitre d’arguments religieux. Mais contre lui, Luther, fervent partisan du « serf arbitre » et héritier, quoiqu’en disent les catholiques, des plus éminents courants théologiques catholiques remontant, à quelques nuances près, à Saint-Augustin. Sans compter l’énorme influence que le luthéranisme a eu (encore une fois, quoiqu’en disent les catholiques) sur la pensée catholique ultérieure. En Islam la notion est très discuter, pour être généralement réfutée. Vous êtes sûr de votre affirmation?
Déréglé temporel,
personnellement, je reprends cette idée de l’excellent livre « Traité d’athéologie » de Michel Onfray (je dirais même plus, un chef-d’oeuvre!), qui met en parallèle, entre autres, la Justice et le jugement de Dieu.
Un examen rapide de l’historique de cette expression sur Wikipédia montre que son origine est religieuse, plus précisément augustinienne. Mais j’avoue que j’aurais pu être plus précis et pointer le judéo-christianisme, puisque notre civilisation y repose…