
Samedi dernier, un compagnon de travail, portier, m’a présenté une amie à lui, écrivaine, qui a déjà publié deux romans. Je ne la nommerai pas, n’ayant pas les moyens de lui demander rapidement la permission. (Mais bon, il me disait à un moment donné dans la soirée qu’il essayait de lui « vendre » mon blogue, alors peut-être qu’elle viendra elle-même ici se nommer…) Et je sais bien que cela pourra intéresser quelques membres de la blogosphère (et aussi quelques lecteurs intéressés par la pratique littéraire), puisque je sais pertinemment que nous avons tous ce rêve de nous faire remarquer par une maison d’édition établie et reconnue.
J’ai eu quelques minutes pour discuter avec elle du monde de l’édition et de l’écriture, elle m’a donné de bons conseils, et surtout, expliqué une vérité que je vais vous exposer ici. Elle me racontait une anecdote, dont je ne me souviens plus exactement les tenants et aboutissants, mais qui a eu pour résultat de lui faire savoir qu’un refus d’une maison d’édition ne veut pas nécessairement dire que l’oeuvre soumise a été lue (du moins dans sa totalité)…
Alors, ce que j’ai compris, c’est que certaines maisons d’éditions (peut-être même toutes), vu la quantité phénoménale de manuscrits qu’ils reçoivent, font une première sélection en se basant seulement sur le titre de l’oeuvre — c’est le conseil qu’elle m’a donné (en la paraphrasant) : « Donne un titre qui fesse, tu pourras de toute façon le changer au besoin après coup, si tu es publié. » — et qu’il est donc possible qu’un refus se base seulement sur cette donnée.
Mais là l’anecdote me revient : le roman de l’écrivaine en question avait été accepté pour publication et elle était allée chercher une copie de son manuscrit dans une autre maison d’édition (sûrement pour avoir une copie de travail). Après quelques recherches, on lui a remis son manuscrit qui se trouvait dans la liste des non lus. Le préposé lui a spécifié qu’on s’apprêtait justement à lui envoyer une lettre de refus.
Je parlais de ça à Douce et elle m’a rétorqué du tac au tac qu’elle a entendu quelque part, il y a longtemps de cela, qu’il y a une pratique des maisons édition qui consiste à ne lire seulement que quelques pages au début, quelques pages au milieu et quelques pages à la fin. C’est légitime, mais avouez qu’il y a quelque chose d’assez injuste là-dedans, surtout quand les auteurs refusés croient qu’un couperet subjectif est tombé sur leurs oeuvres en bonne et due forme alors que le manuscrit n’a même pas été ouvert, ou si peu, dans ce dernier cas.
Ça me fait penser au passage de Raphaële Germain à Tout Le Monde En Parle, alors qu’elle parlait de sa chance d’avoir une bonne partie de la communauté artistique dans sa famille versus le nombre de manuscrits d’écrivains de talent qui se perdent dans les méandres de la malchance éditoriale. Cela soulève une super question : objectivement, aurions-nous un paysage artistique hautement hasardeux et mené en majorité par le bal des relations privilégiées?
Je ne connais pas cette auteure, mis à part pour l’avoir vu quelques fois à la télé. Je n’ai jamais lu un de ses romans, ni rien lu d’elle, mais je me demande quand même (assez gratuitement) si la place qu’elle prend dans l’espace médiatique n’empêche pas quelqu’un ou quelqu’une de nous éblouir encore plus qu’elle peu le faire, sans vouloir lui enlever son talent, si talent il y a (restons suspicieux). Et c’est certain que je me le demande tout autant pour les autres qui ont eu leur chemin tracé d’une manière royale, comme elle. Admettons qu’il y a pour ceux-là plus de droits à l’erreur, et parfois même, plus d’acharnement à les faire parader malgré le fait que ça ne lève pas…
Bon, je déroge un peu, mais au moins je n’ai pas nommé personne : ça se serait éternisé encore plus. Concision, quand tu nous glisses entre les doigts…
J’aimerais conclure en vous faisant remarquer la perte de temps, d’argent et le gaspillage de papier dans le processus de sélection des manuscrits chez les maisons d’édition. Selon la quantité de pages, ça coûte pratiquement aussi cher qu’un roman sur les tablettes des librairies pour l’impression d’un manuscrit, il faut se déplacer pour l’imprimer, retourner chercher la copie dans le cas d’un refus, et tout le gaspillage qui compte puisque ces copies se retrouveront aux poubelles, et dans le meilleur des cas au recyclage. Heureusement, quelques maisons d’édition acceptent les copies digitales : à mon souvenir, Les Intouchables est une de celle-là.
J’espère par ce texte vous avoir insufflé un peu d’espoir, et surtout de confiance en soi. Pour ma part, ça fonctionne, même si je ne crois pas recommencer tout le processus. Qui vivra verra.
(Photo : mentzel63)
La morale de cette histoire: pour vendre 50 000 copies d’un bien culturel vaut mieux l’écrire en Chick lit que de le chanter avec ses tripes Jacques Villeneuve (Official)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chick_lit
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rafa%C3%ABle_Germain
Tu amènes un point important. L’adage « it’s not what you know it’s who you know » est aussi applicable dans le domaine littéraire. D’ailleurs, combien de navets ont été publiés sous le couvercle du vedettariat? Je pourrais t’en nommer plusieurs dizaines drette-là! Le monde de l’édition n’en sort pas.
Dans le cas de Raphaëlle Germain, je ne l’ai pas lue non plus. À mon avis, la jeune dame est passée à l’écran parce que c’est une rutilante blonde modèle récent. Combien d’autres auteurs auraient pu avoir l’exposure qu’elle a eu dimanche? Des tonnes. On publie plus de 500 romans au Québec dans une année. De ceux-là, moins d’une dizaine se verront octroyer une chaise à TLMEP dans une année. De ce nombre, combien d’auteurs de très grand talent s’y verront invités? Bravo quand même à Guy A. Lepage de laisser une place, si petite soit-elle, à la littérature d’ici. Et bravo aussi à Raphaëlle Germain d’être consciente de la chance qu’elle a.
Pour ce qui est du fait que les directeurs littéraires ne lisent au hasard que quelques pages d’une oeuvre, je déplore ce phénomène. Mais ont-ils d’autres choix? Quand on sait qu’une maison d’édition comme Québec Amérique reçoit pas loin de 1000 manuscrits par année, combien de lecteurs devraient-ils embaucher pour passer au travers de toute cette paperasserie? Du tas, combien valent la peine d’être lus au complet? J’imagine que lorsque ces derniers tombent sur une oeuvre qui vaut le détour, ils finissent par la lire du début à la fin. C’est sûr que ça m’insulterait de savoir que mon manuscrit ait été épié, le nez haut et les lunettes basses. Mais je suis aussi conscient de ne pas être ni une vedette, ni une blonde rutilante.
Alors, de notre côté, on se croise les doigts en se faisant des plogues…
« Je ne connais pas cette auteure, mis à part pour l’avoir vu quelques fois à la télé. Je n’ai jamais lu un de ses romans, ni rien lu d’elle, mais je me demande quand même (assez gratuitement) si la place qu’elle prend dans l’espace médiatique n’empêche pas quelqu’un ou quelqu’une de nous éblouir encore plus qu’elle peu le faire, sans vouloir lui enlever son talent, si talent il y a (restons suspicieux). »
C’est assez ordinaire comme commentaire.
Besoin d’abaisser pour se sécuriser?
Ici rien ne m’étonne non plus, et je dois dire que c’est loin d’être la première fois que j’entends parler de ce processus de sélection.
On sait déjà que c’est le « nom » qui se trouve sur le livre qui fait vendre le livre et non « un contenu pertinent »…
Pour ce qui est du précédent livre de Raphaëlle Germain, que j’ai lu et outre le fait que ça m’a fait perdre quelques heures de ma vie, je dirais que en ce qui concerne la qualité (fiction versus style) que c’est une coche en « dessous » des romans Arlequin… Ce qui n’est pas peu dire! Par contre, j’ai souvent entendu mademoiselle dire qu’elle réalisait qu’il y avait pas mal de monde qui avait pas mal plus de talent qu’elle au Québec et qu’elle réalisait la chance qu’elle avait. Déjà elle remonte dans mon estime!
Dommage, en effet. Ce qui était intéressant de voir, c’est le nombre de « fils de » et de « filles de » qu’on retrouve chez les gens connus. Même le père de Patrick Roy, on l’a appris dimanche, n’était pas né du dernier venu.
J’aimerais voir qui sont les « vedettes », tout domaine confondu, qui n’avaient aucune « plug ». Disons que l’égalité des chances de notre société relève plus du mythe que d’autre chose.
C’est la même chose chez les avocats, les députés, les chefs d’entreprise, les médecins. Les « fils de »/ »filles de » ont toujours eu et auront probablement toujours une méga longueur d’avance sur les autres pour maintenir leur caste en haut de l’échelle. Je sais de source sûre qu’un fils d’avocat/médecin aura un passe-droit à l’admission d’une université, comme les fils de juge ne paient pas leurs contraventions. C’est plate, mais c’est leur société, pas celle de la masse.
Quelques rares élus arriveront à percer, histoire de maintenir le mythe en place, mais ils ont besoin de s’attacher comme il faut.
Alors au lieu d’essayer de péter des scores à l’école, on devrait apprendre aux enfants à se faire des amis « importants » ou à se marier en bonne famille. Sinon, les mouvements d’une classe sociale à l’autre sont extrêmement rares.
Je le répète: Même la couleur du manuscrit peut être importante!
Bonjour Renart,
Quant à moi, je publie un blogue justement pour ne pas être publié ailleurs. J’ai eu la chance de publier des centaines d’articles étant plus jeune dans Le Devoir où je faisais partie de la première équipe du cahier Le Plaisir des livres. À l’époque, je côtoyais Jacques Godbout, Pascal Assatyanni, Jacques Fortin, Jacques Lanctôt, Pierre Filion, etc., bref tous les éditeurs québécois qui m’ont raconté de bien pires histoires de manuscrits rejetés que ce que tu révèles dans ton billet. Heureusement, je n’ai pas cette ambition. D’ailleurs, le fait de diffuser des billets sur Internet par l’intermédiaire d’un blogue me suffit amplement. J’ai d’ailleurs cessé d’écrire pour les quotidiens depuis que je suis devenu blogueur.
Par ailleurs, je comprends ceux qui veulent être publiés par les voies traditionnelles, surtout ceux qui comme toi ont une oeuvre plus soigneusement travaillée à diffuser.
Ne désespère pas, la plupart des auteurs, sauf exception, ont tous essuyé des refus à leurs premières tentatives de publication. Les aléas et les impératifs du monde de l’édition ne rendent pas toujours justice aux oeuvres écrites par de véritables auteurs.
GF
Absolument, et ce népotisme est encore pire quand l’État y prend une place démesurée.
Charity Bernhard,
hé hé! J’avoue que le parallèle est savoureux, et surtout la preuve que le public n’est pas si dupe…
Patrick Dion,
« Des tonnes. » Hein?
« Quand on sait qu’une maison d’édition comme Québec Amérique reçoit pas loin de 1000 manuscrits par année, combien de lecteurs devraient-ils embaucher pour passer au travers de toute cette paperasserie? »
Mais j’ai une idée pour eux : ils devraient engager des gens ordinaires (pas dans le milieu de l’édition) pour lire les manuscrits avec une minime rétribution (ou même rien : un roman à lire gratuitement pour quelqu’un qui aime lire, c’est déjà bien).
yeza,
Raphaëlle???
MFL,
« c’est une coche en “dessous” des romans Arlequin… »
ouf! tu n’y vas pas avec le dos de la cuillère…
Personnellement, je l’ai trouvé vraiment sympathique comme fille, pas pédante pour deux cents, et ça m’a même donné un préjugé favorable à son endroit. Mais bon, je ne crois pas que sa littérature m’aille bien, surtout si elle s’adresse aux jeunes femmes qui veulent lire léger…
Eric Bondo,
« on devrait apprendre aux enfants à se faire des amis “importants” ou à se marier en bonne famille. »
j’aurais presque aimé me faire apprendre ça…
Et merci d’ajouter encore plus à mon réalisme.
Sylvain,
quelle couleur proposes-tu?
Plotin,
merci pour ce témoignage, très utile!
Anarcho-pragmatiste,
hé hé! tu trouves toujours le moyen de faire entrer la politique, très à propos, en effet, surtout quand on sait que les artistes déjà reconnus sont très subventionnés… et qu’il reste seulement des miettes pour les nouveaux talents.
« objectivement, aurions-nous un paysage artistique hautement hasardeux et mené en majorité par le bal des relations privilégiées? »
Sans aucun doute. Peu importe de quel art on parle, tout est question de contact. N’empêche, le talent finit toujours par percer, il doit simplement travailler 10 fois plus fort que ceux possédant plus de contacts.
@renartleveille : « yeza, Raphaëlle??? »
?
Est bonne!
Non!
Le wannabe,
les contacts, les liens, les hyperliens, tout est relié…
yeza,
bon, quoi dire de plus que la citation en question n’est qu’un questionnement. Le talent et la place qu’elle occupe comme auteur ne pourraient donc pas être remis en question, même dans un sens objectif, enfin, le plus possible?
Et j’appuie sur l’objectivité, car j’ai bien spécifié que je ne l’ai jamais lu, et que je désire rester suspicieux, ce qui est pour moi une bonne manière de regarder un phénomène de l’extérieur. Si je me fiais seulement sur sa popularité, et le fait qu’elle est passée à TLMEP, je pourrais préjuger qu’elle est hautement talentueuse, mais ce serait trop facile. L’idée c’est de remettre en question ce qui ressort, ce qu’on nous présente dans les médias, et d’essayer de voir poindre les mécanismes sous-jacents…
Justement, on avait sous les yeux, en même temps qu’elle, enfin je crois, un exemple d’un « nobody » qui a percé : Guy A. Lepage!
La leçon est simpliste, mais sera probablement (et malheureusement) toujours vrai.
Il faut coucher et s’acoquiner avec les bonnes personnes.
Autrement, on maudit le monde en silence en croyant détenir ‘la révolution’ au bout de ses doigts maudits par la malchance (ou le manque d’opportunisme).
Ce que tu décris dans ton billet reflète assez bien ce que je sais du milieu littéraire (pour ce que ça vaut…lol). Michel Brûlé peut donc bien faire. Disons que ce n’est pas le cas avec son album.
Pour avoir lu un roman de Raphaelle Germain je peux dire que c’est très accrocheur comme thématique (célibataire dans la trentaine) mais que comme oeuvre littéraire j’ai déjà vu mieux, beaucoup mieux. Quand je vois les mêmes thèmes revenir dans les livres je me demande toujours est-ce que c’est la seule chose que l’on peut écrire ou s’il existe uen forme de censure imposer par les ventes de livres si le th`me n’Est pas accrocheur, ce ne sera pas publier
Stéphane,
merci pour ce commentaire et la visite ici.
Je suis assez d’accord avec le constat, mais je crois bien sûr que le monde virtuel viendra rebrasser les cartes, enfin j’espère…
Safwan,
ah! non, pas encore lui… hé hé! 😉
Y-Man,
je me demande bien c’est quoi la définition de ce qui est accrocheur pour les maisons d’édition. Le dénominateur le plus bas (enfin, l’ensemble de ce qui est…)?
C’est toi qui parles des Intouchables ;o)
Mais je sais bien! 😉
Pour moi, la chick lit c’est du pelletage de vide.
Les femmes lisent plus que les hommes. Mais je me demande s’il y a pas l’effet Hygrade (plus on en mange et plus on aime ça) mais inversé : moins il y a d’offre littéraire pour les hommes, et moins les hommes lisent. C’est un cercle vicieux.
Ça peut en partie expliquer pourquoi le fantastique, les polars, les thrilles etc. sont tellement populaires. Pour la SF, une autre littérature plus masculine, c’est pas tout le monde qui bande fusées et gadgets techno.
Je suis pour une émancipation de l’homme!(j’espère que ça fait pas trop gai ça loll).
je conseille fortement la consultation des données suivantes pour ceux qui s’intéressent à la demande et à l’offre en littérature:
La pratique culturelle au Québec en 2004 – recueil statistique
http://publications.mcc.gouv.qc.ca/applicat/ClinStat.nsf/b1fd69fb4323604485256b8200763006/24118d9d6197d284852570af005cd8df?OpenDocument
On y parle de ce qui fait acheter un livre, le % de lecture par région, par sexe, les genres préférés etc.
Un autre problème de la littérature au Québec est le système de subventions. Par exemple une maison d’édition aura plus de « pointage » pour publier une oeuvre de poésie qu’un thriller. Pourtant le thriller aura un succès populaire.
Je crois aussi que l’opposition « oeuvre d’auteur » et « succès populaire » est un faux dualisme. Un bon exemple est le cinéma des frères Cohen.
Sommme tout je crois qu’on nous remplit la tête de conneries et il faut se réveiller bordel.
N’oublions jamais que les maisons d’édition sont d’abord et avant tout des entreprises à but lucratif, des « business ». Leur objectif premier, c’est de « vendre » des livres, l’émergence de nouveaux talents arrive très loin dans leurs priorités. C’est bête de même. J’ai bien connu un éditeur qui considérait qu’il avait une mission sociale de débusquer les écrivains de la relève. Un gars formidable, ouvert, amoureux des mots et de ceux qui les écrivent… qui n’est plus éditeur.
Avoir un nom, ou se faire un prénom dans le cas de Raphaëlle Germain, surtout à cause d’une présence régulière dans les médias, ça assure déjà une puissante mise en marché de l’oeuvre qui sera largement médiatisée, donc, sur la route du succès… et de la rentabilité.
Le talent finit toujours par se tailler une place, même si c’est long et qu’il faille essuyer plusieurs refus. Ça prend souvent du courage et de l’acharnement. Beaucoup, beaucoup, beaucoup. Un auteur, un vrai, de toute manière, a besoin d’écrire, d’abord, d’être lu ensuite. Être publié, pour la plupart, c’est la consécration!
Là-dessus, je suis à l’envers du reste du monde, je ne voudrais jamais être publiée. D’ailleurs, je n’ai jamais fait parvenir aucun manuscrit à aucune maison d’édition. Pourquoi? J’ai vu trop de mes amis(es) faire la plante verte derrière leur pile de livres dans les kiosques des Salons du livre ou les librairies, alors que les gens du public les ignoraient complètement pour aller vers les « vedettes » de l’heure, ceux et celles qui ont des visages connus, des voix familières, des tribunes régulières dans les médias et qui n’avaient jamais écrit une seule ligne avant! Ce ne sont pas des écrivains(es) même s’ils publient. La littérature ne fait pas vendre. La télé, la radio, oui.
Je gagne ma vie avec ce que j’écris (comme consultante en communication) et je me considère comme privilégiée. Sur mon blogue, j’ai pleine et entière liberté, aucun directeur littéraire ne viendra me bousiller des chapitres complets, me faire insérer dans mes histoires les 3 S (sang, sexe, scandale) m’obliger à répondre à des contraintes qui ne sont pas les miennes, des impératifs qui sont de l’ordre du marketing plus que de la littérature. J’ai l’impression d’avoir le meilleur des deux mondes…
Désolée d’être aussi réaliste. Il y a tant de mythes à défaire dans ce monde de l’édition.
Guy,
j’ai regardé un peu les statistiques par rapport à la lecture de livres et j’ai été surpris de voir qu’à la base le pourcentage entre les hommes et les femmes qui aiment lire n’est pas si énorme, du moins pas comme je le pensais.
50,1% hommes disent lire très souvent ou assez souvent tandis que le pourcentage au niveau des femmes est de 77,4% : j’aurais pensé que les femmes lisent doublement des livres que les hommes.
Zoreilles,
tu as une très bonne attitude et ça t’honore!
Pour ma part, je trouve juste qu’il manque de transparence pour ce qui est de ceux qui espèrent se faire remarquer, étant donné que les refus sont durs à prendre, à la base. Et de savoir que la chance, les relations privilégiées et le hasard jouent beaucoup plus dans le processus qu’on le pense est un baume que je veux partager avec le plus grand nombre!
Je pense, seigneur Goupil, qu’il faut d’abord écrire pour soi, parce qu’on y prend plaisir, ou à la limite, pour nos proches.
Si ça se publie, tant mieux ! Mais si ça ne se publie pas, on n’est pas déçu.
Par exemple, bien que j’ai tiré, il est vrai, quelque joie d’avoir publié ici et là quelques nouvelles et essais dans des revues littéraires, je n’ai jamais été aussi motivée que maintenant, alors que j’écris pour le bébé que j’ai à l’intérieur de moi.
Je tiens pour lui un journal et je lui invente aussi des contes, tout comme Oscar Wilde faisait pour ses propres enfants.
Tu as une plume superbe ! Personnellement, je suis plutôt paresseuse : je ne me force pas tout le temps. Toi, oui. Ça, c’est génial !
Il faut te dmeandr pourquoi tu voudrais être publié. Si c’est pour être connu ou faire de l’argent, tu sais où te diriger. Si c’est pour contribuer à l’art littéraire, alors il faut chercher les maisons d’éditions en conséquence !
Ce que tu dis dans ton texte est très vrai. Alors le sachant, je crois que l’idéal pour toi serait d’imprimer sur du papier recyclé quelques pages du début, quelques pages du milieu et quelques pages de la fin de ton manuscrit. Ça incitera probablement le comité de lecture à faire passer ton oeuvre avant une autre.
Je te souhaite de tout coeur de réussir ! Vraiment, tu le mérites (et plus que Raphaelle Germain, à mon humble avis !)
P.S. As-tu essayé de percer en France ? En Belgique ? En Ontario françcais ?
(Ceci dit, je ne me compare pas à Wilde ! Loin s’en faut ! Je suis bien meilleure que lui)
Hihihi !
:p
Merci Morgane pour ces encouragements, conseils et compliments!
Pour ce qui est de l’international, j’ai seulement envoyé un manuscrit en France au éditions Galimard qui m’est revenu tellement rapidement qu’il est certain qu’il ont seulement jeté un coup d’oeil au titre…
Chantal,
désolé, j’ai effacé ton commentaire par erreur…
ouais ouais c’est surement une erreur … ta lair d’un gars honnete toi!! ben quoi je dis pas la vérité comme toi ! 😛
« Je ne connais pas cette auteure, mis à part pour l’avoir vu quelques fois à la télé. Je n’ai jamais lu un de ses romans, ni rien lu d’elle, mais je me demande quand même (assez gratuitement) si la place qu’elle prend dans l’espace médiatique n’empêche pas quelqu’un ou quelqu’une de nous éblouir encore plus qu’elle peu le faire, sans vouloir lui enlever son talent, si talent il y a (restons suspicieux). Et c’est certain que je me le demande tout autant pour les autres qui ont eu leur chemin tracé d’une manière royale, comme elle. Admettons qu’il y a pour ceux-là plus de droits à l’erreur, et parfois même, plus d’acharnement à les faire parader malgré le fait que ça ne lève pas… »
« Dans le cas de Raphaëlle Germain, je ne l’ai pas lue non plus. À mon avis, la jeune dame est passée à l’écran parce que c’est une rutilante blonde modèle récent »
Moi, c’est quand je lis des commentaires comme ça que j’ai la vive impression de perdre mon temps. Pour deux personnes qui n’ont pas lu le livre de Raphaëlle Germain, je trouve vos commentaires plutôt déplacés. Vous vous prenez pour qui, vous ne l’a connaissez même pas. Moi non plus je ne la connais pas, mais il me reste assez d’humanité pour être « vraiment objective » face à son oeuvre et sa personne. Je suis décue quand je sens que certains rabaissent les autre justes pour se sentir moins « no name ».
C’est si difficile d’être simplement juste content pour l’autre?
Elle a peut-être eu du pushing, mais je préfère me dire qu’elle le méritait surement. Tout nous reviens toujours, le bien comme le mal.
…
Marja