Le passage de René-Daniel Dubois à Tout Le Monde En Parle a été pour moi et pour plusieurs comme un peu de lumière dans la pénombre. Ça me parle beaucoup quand il dit que plus de 200 personnes de talent, des hypothétiques artistes de la trempe de Tremblay et Lepage, ont été scrapés par notre foutue société d’incultes. Et le mot « inculte », je le lui mets en bouche pour synthétiser, car ce terme représente bien sa charge contre l’inexistence culturelle, où la culture est désincarnée par le vedettariat, incluant ou non l’art (là, j’outrepasse sa pensée, je remplis les trois petits points…). Différents points de vue, même combat.
Mais j’ai titré mon billet en incluant le mystère pour une bonne raison, je ne comprends pas, ou mal, sa position antisouverainiste. Il a passé un bon moment dans l’entrevue à parler du Québec et de notre place dans le monde avec son image de la cour d’école, alors que nous serions le seul étudiant sur 1000, ce qui je crois est en complète contradiction avec l’idée de notre place dans le statu quo canadien et qui, lorsque quelque chose de nous brille dans le firmament mondial, fait briller le Canada et non le Québec, mis à part peut-être pour les pays francophones, enfin certains. Nous souffrons alors d’une extinction de voix!
Aussi, dans la même veine, son texte qui est paru dernièrement sur le nationalisme me laisse encore pensif : jusqu’où peut-on gonfler la définition de ce terme? Quand il écrit que « Le nationalisme, c’est le contraire de la démocratie », il l’instrumentalise et le place dans la bouche de ses ennemis, et encore mieux, il l’instrumentalise d’autant plus pour sa propre analyse. Pour ma part, j’ai essayé, peut-être maladroitement, de le réduire à un pragmatisme que je voulais au mieux relaxant, en insistant sur la langue commune, le français, mais je vais oser le réduire à une chose encore plus simple : le nationalisme, c’est la reconnaissance, c’est se reconnaître, dans son sens le plus large et le plus humaniste, ça pourrait se référer par exemple au seul fait d’avoir une adresse; aujourd’hui, surtout, c’est pouvoir élargir cette reconnaissance et arriver à y inclure de plus en plus de diversité. Au-delà de ça, c’est l’Histoire qui devient le moteur de l’acharnement contre les singularités, comme nous l’avons bien (ou mal) vu avec le cirque Bouchard-Taylor.
Au-delà de ce bémol, en fin de compte, pour ne pas trop m’éterniser, ce que je comprends de cet homme, en réécoutant son entrevue à répétition, c’est qu’il désire nous brasser en se plaçant lui-même contre nous tous, de quelque côté que nous soyons. Je l’applaudis ici à ma manière.
Ostie, j’ai hête de lire attentivement ce billet, d’écouter l’extrait et d’avoir le temps de commenter, car j’ai comme une petite crotte sur le coeur avec René Daniel-Dubois!
A+
René-Daniel Dubois est un excellent dramaturge mais c’est un crétin congénital lorsqu’il s’agit de parler de politique. Un maître de la contradiction!
Et comme la plupart des fédéraleux, il confond « indépendantisme » et « nationalisme ».
Et il pense qu’on va régler ce problème en restant dans le Canada, possiblement la culture la moins originale au monde!
Dites-vous une chose, des artistes scrapés, y en a encore plus dans le ROC qu’au Québec!
Davidg, y’a aussi des indépendantistes pourvus de cervelles pas plus grosses que des p’tits pois…
Et, dans un autre ordre d’idée, j’suis sûr que « crétin congénital » sortirait mieux de sa bouche que de la vôtre.
Qu’il soit d’un bord ou de l’autre sur la souveraineté ne me fait ni chaud ni froid. Il voit clair et possède un vocabulaire plus intéressant que 99% des grandes trappes (qui se disent en plus connaissants) pour dire ce qu’il a à dire… même ses gros mots passent bien!
Sa définition de ce qu’est la culture, entre-autres, est excellente et juste, tant qu’à moi.
Aussi, sa mise en contexte de la « Commissions des horreurs » Bouchard-Taylor – alors que d’autres « réels » défis auraient dû/devraient attirer notre attention ainsi que nos ressources – est on ne peut plus appropriée.
Très intéressants comme propos/gailllard.
Wow c’est loin franfreluche et kim yaroshevskaya. -)
« Davidg, y’a aussi des indépendantistes pourvus de cervelles pas plus grosses que des p’tits pois… »
Bien sûr, angryfrenchmen en est un bon exemple. Vous ne savez pas qui je suis alors cessez de parler à travers de votre chapeau!
Mais je persiste: René-Daniel Dubois est un crétin congénital politiquement parlant au même titre que je suis un crétin congénital en art dramatique.
Bravo pour sa maîtrise exceptionnelle du verbe mais pour le reste, à quoi cela sert de parler en cul-de-poule si c’est pour dire des niaiseries?
Tout à fait, sauf qu’il oublie de faire les liens politiques eseentiels. C’est un parti fédéraliste (le PLQ) qui a créé cette commission et qui a créé le problème des accomodements déraisonnables, ce n’est pas de la faute des séparatistes! Voilà ce que je veux dire quand je traite cet olibrius de crétin congénital politiquement parlant.
Peu importe les allégeances de l’initiateur, ça reste de la bouillie pour les chats aux yeux de quiconque est doté de raison et d’un peu de gros bon sens. Un exercice totalement futile.
C’est ce que je comprends de son présent discours au sujet de la Commission.
L’essentiel, ça n’est pas le « Qui? », mais le « Pourquoi? ».
Et dès qu’on répond à la question, on passe à un autre sujet, normalement. Un sujet qui aura autrement plus d’importance et qui sera abordé à partir de bases plus sensées et constructives, espérons-le.
Mais justement, ce crétin congénital politique ne sait même pas pourquoi cette commission a été créée.
Je le sais que la Commission multiculturaleuse montréalaise Mouchard-Failure (merci Mía) est de la bouillie pour les chats, mais cet imcompétent politique ne sait même pas pourquoi!
Essayer de redorer le blason du nationalisme est aussi vain que d’essayer de redorer le blason du communisme. Les idéologies totalitaires trouvent toutes leur source dans le nationalisme, le socialisme et le communisme. Bien sûr, cela ne rentre pas dans la tête de tout le monde. C’est dur réfléchir, lire, comparer des auteurs et synthétiser l’information pour avoir une vue à peu près claire de l’histoire.
Le sort de René-Daniel Dubois et de centaines d’intellectuels du Québec est presque semblable à celui des meilleurs auteurs de la littérature des pays dits de l’Est.
Boulgakov, Zinoviev, Havel et j’en passe ont été condamnés au silence par une bande de bénis-oui-oui qui se regardaient entre eux, à la recherche d’une quelconque approbation, avant de se lancer comme des lâches sur le pauvre individu solitaire qui avait eu le courage d’exprimer haut et fort sa pensée, au risque d’être ostracisé, de perdre son emploi, de manger dans les poubelles…
Il n’y a rien de courageux au fait d’être nationaliste au Québec. C’est seulement la même poursuite d’un même discours revanchard, bourré de ressentiment, qui ne va nulle part. Critiquer un nationaliste, ce n’est pas critiquer le peuple. Le peuple, anyway, va toujours refuser de donner un chèque en blanc à ceux qui s’amusent à créer des ennemis du peuple. Au fond, le pire ennemi du nationalisme québécois c’est lui-même. Falardeau a plus fait pour faire perdre les deux référendums que tous les intellectuels plus ou moins fédéralistes qui, de toute façon, étaient écrasés sous le rouleau-compresseur idéologique des élites en place.
Dans une conception libérale et ouverte de la société, l’État inclue tout un chacun, sans exception. Dans une conception totalitaire, l’État représente un tout duquel on soustrait un traître, un vendu, un ennemi du peuple, un poète, un peintre, un sculpteur, etc. De fait, il ne reste au bout que des cons qui ne font que dire oui à toute la merde qu’on veut leur faire bouffer.
Comme l’écrivait le philosophe Alain, «Penser c’est dire non».
«Les collectivités ne pensent pas», pourraient rajouter l’une de ses meilleures élèves, Simone Weil.
Des nationalistes ont déjà tenté de faire croire que j’étais payé par Ottawa pour m’être moqué du nationalisme québécois. Je pense qu’ils ne pouvaient pas concevoir qu’un homme puisse s’exprimer librement, perdre sa job pour cette raison, et continuer tout de même à se tenir debout devant les malabars souverainistes pour affirmer pleinement sa souveraineté individuelle et son indépendance d’esprit.
L’opportunisme, au Québec, passe par la voie du discours nationaliste.
Évidemment, les temps changent. L’histoire à la sauce Lionel-Groulx commence à sentir le sûri…
Je n’ai que de l’admiration pour ceux qui vont au front tout fin seuls, prêt à affronter une armée de petits esclaves soumis à ceux qui se masturbent nuit et jour dans le fleurdelisé.
«Ni Dieu ni maître», comme disait Robert Charlebois lors de la dernière St-Jean où il a participé.
Pourquoi y’a-t-il tant de gens qui ont quitté le Québec depuis la naissance du nationalisme québécois, que je fixe autour de 1880, avec la montée de l’ultramontanisme catholique? Parce qu’ils voulaient vivre libres, loin de la censure, loin de ces discours ringards de vieux boucs qui sentent le sébum pas frais.
Je suis un Métis d’ascencendance huronne-wendate, algonquienne, magoua et un peu française. Mon pays c’est l’Amérique de l’Alaska jusqu’à la Terre de Feu. Mes ancêtres se torchaient avec les drapeaux. Kwé Kwé. Iro. Megwish. Wachiya.
Si vous voulez entendre un vrai commentateur politique, je vous invite à écouter NPD POWER, déniché sur You tube. Une vraie perle ce type!
Vos propos ne vont pas très loin, malgré la portée du sac à ordures que vous lui déballez à la figure.
Il me semble qu’àprès 20 ans à décortiquer les évènements pour arriver à se faire sa propre idée, il doit sûrement en avoir une…
De toute façon, il n’y a qu’à l’écouter.
« Vous ne savez pas qui je suis alors cessez de parler à travers de votre chapeau! »
Vous n’étiez pas visé par mes propos. Si le chapeau vous fait, …
Comme quoi bien des gens qui savent parler et bien s’exprimer peuvent être colonisés jusqu’à la moelle.
Renart : « ça pourrait se référer par exemple au seul fait d’avoir une adresse ». En effet, toutes les indépendances ont bien des choses en commun et j’ai souvent comparé celle du Québec avec l’indépendance individuelle, lorsqu’un être humain assez mûr quitte le domaine familial pour aller faire sa vie.
Dans les deux cas il s’agit de se débrouiller seul, de faire ses propres choix, de gérer ses propres sous, d’avoir le droit de faire ses propres erreurs (plutôt que les laisser faire par d’autres), mais de décider où l’on veut aller et comment on veut s’y rendre. C’est un peu minimaliste, j’en conviens, mais quiconque peut énumérer les avantages de devenir indépendant en tant qu’être humain peut comprendre la nécessité de l’indépendance d’un peuple.
C’est comme ça que j’ai pu convaincre, ou du moins faire comprendre mon point, à quelques personnes qui me demandaient « Ben là, ça servirait à quoi l’indépendance? ».
Gaétan Bouchard,
merci d’être passé laisser un commentaire aussi touffu ici chez moi. J’apprécie.
Par contre, je ne suis pas d’accord avec le sens absolutiste que vous donnez au nationalisme même si je suis d’accord avec vous pour ce qui est du penchant négatif de certains nationalistes à tomber dans le totalitarisme en son nom, mais, pour ma part, je réussis à accepter ce terme en le débarrassant de son sens historique et en lui redonnant un sens plus contenu, plus pragmatique : qui à trait au concept de nation, qu’il soit civique, ethnique, linguistique, etc. Alors, il est clair pour moi que si je suis nationaliste, c’est dans une optique futuriste, je n’ai donc rien à cirer du fleurdelisé.
Mais, encore plus, en lien avec votre « pedigree » que vous m’avez exposé en finale, j’aimerais vous expliquer ma vision de la chose. Je sais fortement que je suis métissé aussi, peut-être pas autant que vous, là n’est pas la question, car mon père a la peau plus foncée que moi et sa mère, ma grand-mère, a un petit côté vieille squaw qui me le fait penser. Je ne l’ai jamais vérifié et ça ne m’intéresse pas vraiment d’aller au bout de ça. Je sais aussi, de par mon autre grand-mère, une McGrath qui venait de la Nouvelle-Écosse ou du Nouveau-Brunswick, je ne m’en souviens plus exactement, que j’ai des ancêtres anglo-saxons. Et bien sûr, comme la plupart au Québec, des ancêtres Français.
Alors moi, pour continuer dans la même veine que vous, je me torche de mes ancêtres, pour ne pas vivre dans le passé, inextricable quand on le regarde au niveau génétique, tout autant que je me torche du fleurdelisé. Et je me torche aussi d’accepter en bloc la conception du monde de René-Daniel Dubois, comme celle de quiconque d’ailleurs. On a chacun nos références et nos visions, la question reste à savoir comment nous allons les faire coexister.
NPD POWER,
c’est quand même assez amusant de lire quelqu’un qui s’autoproclame une perle…
Pour ma part, je considère que votre commentaire est à un doigt d’être du pollupostage, mais je passe l’éponge, cette fois-ci.
François,
il serait bien de ne pas oublier d’indiquer la cible de ta missive, ça devient mélangeant…
Le Détracteur Constructif,
quoi dire de plus? Que nous pourrons passer à d’autres questions, et surtout d’autres défis, quand nous serons indépendants?
Mon dernier message était une réponse à Davidg, pour conclure un échange (sans un retard dans l’affichage, il aurait suivi le dernier commentaire de David).
Bon, sur ce, je vais vous laisser jouer au pingpong avec la souveraineté car j’en ai soupé de la vision de la blogosphère sur ce sujet.
François,
à une prochaine fois alors!
Ouin, je viens d’écouter l’extrait de TLMEP et ma réaction est: « Bof! ».
Il confirme une impression qu’il m’avait déjà laissé, c’est-à-dire qu’il parle beaucoup pour ne rien dire, avec quelques formules toutes faites qui ont du punch et d’autres qui sont improvisées et ne veulent rien dire.
Alors je peux faire un copier-coller de ce que j’écrivais il y a deux ans, presque jour pour jour:
Quant à sa lettre sur le nationalisme, j’ai bien l’intention de la confronter point par point, pour y débusquer ses raccourcis de la pensée et ses fausses vérités. S’il y en a un qui fait de la démagogie, c’est bien lui.
Excellent commentaire Martin!
René-Daniel Dubois ne doit pas quitter son emploi régulier, là où il excelle avec brio!
Quelle lucidité!
Un intellectuel…Un vrai.
Salut Renart,
Merci pour avoir mis en ligne l’entrevue de R-DD à TLMEP.
Ce type a une voix forte, originale et bien articulée et il mérite qu’on l’écoute.
J’ai bien ri quand il parlé de « faire passer des tests de français aux foetus! » –>Cette remarque incisive fait très bien ressortir, malheureusement, tout le ridicule de la situation ainsi que l’intolérance, l’absence d’auto-critique et l’incapacité des péquistes à se remettre en question.
En fait, la situation au Québec ne cesse de se dégrader depuis que ces tristes individus (les péquistes) ont mis la main sur notre société et notre projet de patrie.
« Qu’est-ce qu’il ne faut pas dire au Québec?? »…. »Notre pseudo-tolérance… notre pseudo-ouverture… RDD en fait une bonne critique; allez discuter avec les immigrants et vous verrez bien ce qu’ils en pensent.
Nous vivons encore en pleine Grande Noirceur, dans un soviétisme soft et personne ne s’en rend compte; c’est ce que R-DD est venu nous dire à TLMEP.
Tout comme R-DD, je me sens vraiment soulagé et heureux depuis que j’ai jeté aux orties toute cette idéologie « viciée » à sa racine. Enfin… J’en aurais long à dire.
Une petite note sur la notion de « représentation du monde » de R-DD – le terrain sur lequel on se rencontre – me semble très proche du concept de « bag » et de « bagisme » de Roger Drolet.
En tout cas, Martin, je trépigne à l’idée de lire ça, puisque je peux t’avouer que ça me titillait aussi de m’y attaquer plus amplement à cette lettre…
Arnold S.,
désolé pour le retard de publication de ton commentaire, il était pris dans les méandres du pollupostage…
Voilà Renart! J’ai tenté l’exercice, avec des résultat mitigés:
http://martinbeaudinlecours.com/2008/03/02/la-menace-selon-dubois/
Martin,
je suis en train de le lire. Je t’en redonnes des nouvelles!