À la petite semaine

Je viens de faire une belle découverte aujourd’hui à l’émission Méchant contraste, sur les ondes de Télé-Québec. L’excellent Mathieu Dugal s’entretenait avec l’économiste Rodrigue Tremblay au sujet de la perte de souveraineté économique du Canada, beaucoup en lien avec la vente d’Alcan à Rio Tinto, consortium anglo-australien.

Il explique que nous glisserons, et glissons déjà, vers une économie semi-coloniale, puisque le concept du libre-échange semble avoir échappé à nos gouvernements, le rendant totalement perméable à des prises de possession massives de nos grandes industries par des compagnies étrangères. Et le pire, c’est que même les États-Unis se sont munis de leviers légaux pour empêcher ces pratiques économiques internationales et leurs retombées extranationales.

Mais ici, comme il le dit, nous avons affaire à une gouvernance « à la petite semaine »…

Version condensée de l’entrevue ici, version longue ici.

17 Réponses to “À la petite semaine”


  1. 1 gaétan janvier 29, 2008 à 16:54

    Je me trompe où j’ai entendu Bernard Landry dire que le fait qu’alcan soit avalé par rio tinto c’était pas si pire que ça ?

  2. 2 Arnold S. janvier 29, 2008 à 17:59

    Salut Renart,

    Mais quel petit démagogue ce Mathieu!

    Ce type de programmes d' »informations » soi-disant objectives, mais biaisées sur le fond, me rappelle la France…

    Dire que les américains, les Français, etc. n’autorisent pas les prises de contrôle de compagnies nationales sur leur territoire, c’est tout simplement faux.

    Alcan…Pechiney…. ?? Allo?? Est-ce que le bon vieux Rodrigue ferait de l’amnésie, soudainement?

    Quant aux prises de contrôle hostiles aux USA, il faut prendre en compte que les américains sont, d’abord et avant tout, dans une logique guerrière de protection stratégique de leur territoire. C’est ça, leur grande priorité.

    Dans le cas très médiatisé des ports de NY, les américains ont finalement fini par accepter qu’une compagnie arabe de Dubai achète certains ports. Plusieurs représentants étaient contre l’idée de laisser une compagnie arabe, donc islamique, prendre le contrôle d’un port stratégique américain. Il y avait des risques évidents sur le plan stratégique. Mais ils ont plié.

    C’est le même raisonnement pour le take-over d’Unocal par une firme chinoise. Ils ne pouvaient tout simplement pas laisser ue compagnie chinoise prendre le contrôle d’actifs énergétiques (de la compagnie Unocal) sur le territoire américain. N’oublions pas que le Chine n’est pas considérée comme un pays ami sur le plan militaire.

    Enfin…

  3. 3 renartleveille janvier 29, 2008 à 18:32

    Gaétan,

    pas si pire que ça, peut-être à court terme, mais pas à long terme.

    Arnold,

    je ne comprends pas trop où tu vas avec tes accusations. Surtout que le propos de l’économiste va dans le même sens que le tien quand tu dis qu’« Ils ne pouvaient tout simplement pas laisser ue compagnie chinoise prendre le contrôle d’actifs énergétiques (de la compagnie Unocal) sur le territoire américain. »

    À la base, ce que j’en comprends, c’est que l’internationalisation des industries est un gouffre à argent qui ne reste pas ici, au-delà des considérations stratégiques. Je crois que c’est un protectionnisme qui a du sens. Si les états ne peuvent ralentir la croissance des multinationales, qui le fera?

    C’est certain que j’ai bien peur de ces bêtes…

  4. 4 Arnold S. janvier 29, 2008 à 22:39

    Salut Renart,

    Je vais nulle part avec mes « accusations »! C’est de la jasette, tout simplement.

    Ce sont tout simplement les remarques de Tremblay sur la « colonisation de l’économie » et la nécessité d’intervention de l’état qui m’ont fait « tilter ».

    Ce jeune Mathieu a de la graine de démagogue en lui, mais il est sympathique, au moins!

    Ces remarques me font, en fait, sourire. Le romantisme de gauche est merveilleux.

    T’as beau être prof émérite mais Tremblay n’a pas encore compris que l’interventionnisme ne peut plus fonctionner.

    L’Etat québécois est tellement endetté qu’il n’a même plus les moyens d’assurer ses fonctions essentielles, alors il peut encore moins utiliser les fonds publics pour prendre des participations dans le capital des entreprises. C’est bien simple à comprendre. Il ne peut que regarder le train passer.

    Quant aux américains, aux français (et à tous les autres pays mentionnés par Tremblay), le problème se pose un peu différemment. Tant et aussi longtemps que ces prises de contrôle n’interféreront pas avec la sécurité nationale, ils n’interviendront pas (toutefois, le merger devra évidemment avoir fait l’objet d’une approbation et de vérifications par des autorités antitrusts).

    Avoue que c’était un peu biaisée de la part de Tremblay et de Mathieu de mentionner les deux exemples américains (Unocal et les ports de NY), car nous n’avons essentiellement peu de considérations stratégiques de sécurité nationale au Canada. Ces exemples américains n’avaient donc rien à voir avec les prises de contrôle étranger d’Alcan, de Falconbridge ou de Noranda, par exemple.

    Pesonnellement, les bêtes étatiques me font beaucoup plus peur que les bêtes capitalistes… Rio Tinto, ça c’est une compagnie efficace. C’est un cheval de race, Hydro-Québec n’arrive même pas à la cheville de ce type d’organisation.
    Tant et aussi longtemps que les usines d’Alma seront productives et qu’il y a une piastre à faire, il n’y a rien à craindre.

  5. 5 renartleveille janvier 29, 2008 à 23:11

    « Rio Tinto, ça c’est une compagnie efficace. »

    Efficace pour engranger des profits à la tonne qui ne reviendront pas dans la communauté québécoise, contrairement à Alcan.

    Un point pour le capitalisme, zéro pour l’économie québécoise…

  6. 6 Arnold S. janvier 30, 2008 à 8:02

    Salut Renart,

    Le capital est international. Les profits d’Alcan retournaient aux actionnaires d’Alcan, pas à la communauté québécoise. Faut pas se leurrer.

    Voir quitter le centre de décision de l’Alcan vers l’Australie aura un impact négatif pour le Québec et ça m’attriste, oui, mais ce n’est pas une catastrophe et, de toutes façons, c’était Rio Tinto ou Alcoa….et je préfère Rio Tinto.

    Faut voir ça positivement: cela ouvrira les portes de l’Australie à plusieurs jeunes québécois, ce qui n’est pas négligeable. C’est de ça dont le Québec a besoin: ouvrir les portes, ouvrir les fenêtres et faire sortir la poussière du tapis.

    Avis aux intéressés, le salaire moyen d’un ingénieur de Rio Tinto à Perth ou Brisbane est de l’ordre de 150 000$A, soit dit en passant.

    Mais je me console de tout ça en me disant qu’au moins les empires Jean Coutu et Québécor restent au Québec. Ça, c’est du solide.

  7. 7 gaétan janvier 30, 2008 à 8:05

    @ Arnold S. Ouais on a vu ça sur la cöte-nord comment Rio Tinto était efficace avec sa filiale Qit Fer et titane. Aucun respect pour ses travailleurs, obligé ses cadres à jouer aux scabs dans une municipalité où le beau-frère est soit travailleur soit cadre. Ça faisait des belles réunions de famille ça aux fêtes!!
    5 mois de grève pour les travailleurs dans une ville où cette entreprise est une des plus importantes. Venez demander aux gens de Havre-St-Pierre ce qu’ils pensent de Rio Tinto….
    Avec son siège social à l’extérieur du pays cette multinationale tellement grosse va bientôt pouvoir fermer certaines usines et crisser l’économie de régions à terre sans que le gouvernement puisse y faire quoi que ce soit.
    Efficace en effet mais pour qui ????

  8. 8 Arnold S. janvier 30, 2008 à 8:49

    Salut Gaétan,

    Je t’acorde le fait que ce n’est pas trop brillant de la part de Rio Tinto, mais c’est ça le système capitaliste. J’ai déjà vu pire.

    Au moins QIT est toujours au Québec, la mine de HSt-P et l’usine de Sorel sont toujours en opération, les salaires sont excellents et QIT est relativement prospère comme compagnie. Ils ont même placé un québécois francophone à la tête du groupe, ce qu’IOC n’avait jamais voulu faire (avant qu’elle ne soit, elle aussi, rachetée par Rio Tinto).

    En tout cas j’ai déjà vu pas mal plus sauvage que QIT. La dernière grève à Havre St-Pierre remontait à 1966.

  9. 9 gaétan janvier 30, 2008 à 12:55

    Arnold c’est vrai qu’il y a pire ailleurs.
    S’il n’y a pas eu de grève à qit de havre st-pierre entre 1966 et 2006 c’est justement parce que rio tinto n’était pas dans le décor.-)
    A IOC aussi la grève à durer longtemps. Une cie comme rio tinto qui a des parts dans plusieurs entreprises minières du même produit tentent par tous les moyens d’enlever les avantages sociaux consentis aux travailleurs comme les fonds de retraite. Les grèves ou lock-out durent une éternité. Tout pour briser les syndicats. Après ça ces mêmes compagnies qui bafouent leurs employés viennent sur la place publique pour se plaindre de pénurie de la main-d’oeuvre comme sur la côte-nord présentement. S’il y a pénurie de main-d’oeuvre c’est peut-être parce que nos enfants ont vu la manière dont nous sommes traités et que ça ne les intéressent de subir le même sort.
    J’ai vécu les crises de 83 et 96 dans l’industrie du fer où les travailleurs ont répondu favorablement aux dirigeants et ont consenti à des baisses de salaire pour permettre et de sauver nos jobs et à l’entreprise de survivre mais depuis que des géants comme rio tinto ou arcelor sont dans le décor les travailleurs doivent se battre pour conserver leurs acquis et ne sont plus du tout considéré comme les partenaires de jadis dans l’industrie.
    Désolé mais ne tentez pas de me faire croire que les méga-entreprises comme rio tinto c’est bon pour le québec.
    Et puis pourquoi un ingénieur de rio tinto gagne 150,000$ en australie et 60000$ ici ?

  10. 10 Arnold S. janvier 30, 2008 à 15:15

    Resalut Gaétan,

    On a ce que l’on mérite.

    Ce que je trouve triste, finalement, c’est que le Québec n’a jamais réussi à produire l’équivalent d’un Bombardier ou d’un Noranda dans le domaine des ressources naturelles. Il y a bien eu Soquem et ensuite Cambior, mais elles sont restées des opérations de 2è ordre. On n’a pas la fibre entrepreneuriale au Québec, ça c’est clair.

    Rio Tinto est effectivement perçue comme une compagnie extrêmement bien gérée. Il y a peut-être quelque chose à apprendre là.

    Quant aux salaires des ingénieurs australiens, l’information est véridique. 150 000 $ est le salaire d’un ingénieur sénior, 8-10 ans d’expérience dans les mines. C’est beaucoup d’argent, compte tenu du fait qu’en Australie tu n’es imposé qu’à environ 30%, beaucoup moins qu’au Québec. Ces salaire sont pour des emplois « fifo » (fly in fly out) 8 jours-6 jours.

    Le pauvre ingénieur québécois, à 60 000$/an, il n’a, lui aussi, que ce qu’il mérite. Mais lui, par contre, est un professionnel et s’il accepte de travailler pour un salaire de m… c’est son problème. De toutes façons, il y a suffisamment d’ingénieurs immigrants au Québec qui seront heureux d’accepter ces salaires de misère; cela garde la pression à la baisse pour les salaires.

  11. 11 gaétan janvier 30, 2008 à 15:43

    Mais Arnold pour la fibre entrepreneuriale c’est un peu normal. Il y a 50 ans à peine tout appartenait à des anglais ou des américains.Les postes de cadre et de direction étaient complètement réservé aux unilingues anglophones ou aux étrangers. Ça doit bien prendre quelques générations pour parvenir à un haut niveau d’efficacité.
    Quant aux ressources naturelles je me rappelle trop bien sidbec normines qui s’était fait royalement entubé à l’époque par la quebec cartier mining….
    Mais ce n’est pas exclusif aux québécois de mordre la poussière avec les ressources naturelles parce qu’à la même époque la très multinationale itt s’était royalement plantée avec le bois de la côte nord. Ça fait qu’il ne faut pas être trop méchant avec nos cies québécoises…. Les lemaire ont fait mieux que itt et saputo tire son épingle du jeu dans le secteur forestier.

  12. 12 Arnold S. janvier 30, 2008 à 22:09

    Il y a 50 ans à peine tout appartenait à des anglais ou des américains.Les postes de cadre et de direction étaient complètement réservé aux unilingues anglophones ou aux étrangers.

    Curieux…

    Là, tu me dis que ce sont les francophones qui ont été discriminés de façon systématique pendant des générations, mais que fais-tu de toute cette machine propagandiste féministe qui nous a convaincu que c’était les pauvres femmes qui étaient les victimes de discrimination?!? 😉

    Qui a raison?….

  13. 13 renartleveille janvier 30, 2008 à 23:37

    Oups! On tombe dans le discours anti-féministe, j’aime pas trop…

  14. 14 Arnold S. janvier 31, 2008 à 8:02

    Salut Renart,

    Ce que Gaétan a écrit (« Il y a 50 ans à peine tout appartenait à des anglais ou des américains.Les postes de cadre et de direction étaient complètement réservé aux unilingues anglophones ou aux étrangers ») n’est que la triste vérité. Dans les faits , nos aïeux ont pratiquement tous travaillé comme des bêtes de somme dans les champs ou dans les chantiers.

    Avoue quand même que toute cette propagande féministe a caricaturé à outrance ce pseudo-pouvoir « patriarcal » des hommes, qui n’a pratiquement pas existé au Canada français. Ce que ces mouvements de femme ont réussi à faire, c’est tout simplement de mettre en opposition deux misères, soit celle des femmes contre celle des hommes.

    Les femmes ont remporté haut la main la course au discours victimaire et notre société a mis en place tout un éventail de pratiques discriminatoires soi-disant « positives » qui freinent l’avenir des jeunes hommes au Qc.

    Ce qu’il aurait fallu plutôt faire, c’est d’unifier les forces progressistes et de viser l’émancipation de tous. Maintenant, dans la situation actuelle, c’est le capharnaüm, le fouillis total: les souverainistes, les syndicalistes, les fédéralistes, les gauchistes, les libertariens, les femmes, les minorité, etc. etc. etc. chacun tire la couverte de son côté, tous détiennent la « vérité » et c’est impossible de les remettre en question.

    Désolé, mais je ne suis sympathique à strictement aucune idéologie, qu’elle soit pro-femme, pro-homme, pro-Québec, pro-Canada, pro-dieu, pro-gauche ou pro-droite. Une idéologie est une camisole de force et ça ne me convient pas: je suis un homme libre, je vis en homme libre et je mourrai en homme libre…. et tu peux me remettre en question!

    Bonne journée à Renart et à tous ses lecteurs! 😉

  15. 15 renartleveille janvier 31, 2008 à 14:38

    Je suis bien d’accord avec ton discours de solidarité.

    Par contre, je ne crois pas que le féminisme soit inutile, encore aujourd’hui, malgré quelques dérapages, comme il en a aussi bien du côté des masculinistes. Mais je me clâme du féminisme et vomi sur la majorité du discours masculiniste qui, s’il enlevait son généralisme, deviendrait peut-être plus humain.

  16. 16 Davidg janvier 31, 2008 à 18:23

    Les femmes ET les francophones ont subi beaucoup de discrimation dans l’histoire du Québec. Le féminisme fut et est toujours une bonne chose au Québec et a permis aux femmes québécoises d’avoir les mêmes droits que les hommes.

    Mais cela ne doit pas justifier la mode fémi-fasciste dans les institutions publiques du Québec d’aujourd’hui.

    Ne pas confondre féminisme et fémi-fascisme!

  17. 17 Davidg janvier 31, 2008 à 18:28

    Bizarre, je suis sur Internet Explorer et ça marche!. Probablement un flash mal installé ailleurs!


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