Pour plus d’information quant au sujet de cette publication, consultez L’accord tacite #1.
7) J’accepte que l’on fasse la guerre pour faire régner la paix. J’accepte qu’au nom de la paix, la première dépense des états soit le budget de la défense. J’accepte donc que des conflits soient créés artificiellement pour écouler les stocks d’armes et faire tourner l’économie mondiale,
Il y a plusieurs questionnements qui me viennent à la lecture de ce point. Le premier concerne la prévention, et non pas dans le sens de guerre préventive. Je pense plutôt à la prévention dans le sens où il faut prévoir ou non une force militaire « au cas où ». Ceci est assez propice à la discussion, car même tout pacifiste peut voir l’utilité pour la société d’avoir en sa possession une telle force.
Là où le bât blesse, c’est quand on se rend compte que c’est en fait le cloisonnement et la disparité des différents nationalismes, qui provoque cette nécessité. Étant moi-même très pacifiste, je ne vois pas comment on pourrait éliminer le militaire sans aussi éliminer le concept de pays, et même de regroupement de pays, car tout désarmement ne pourrait se faire que d’un commun accord, d’un point de vue mondial. En espérant que la collaboration qui se retrouve en majorité au niveau économique s’étendra un jour à tous les domaines…
Alors, on voit bien par cela que le militaire est aussi fort aujourd’hui parce qu’il est passéiste et relié à une vision conservatrice du monde, où la suprématie a encore un sens. Qui ne sent pas qu’il est branché sur un respirateur artificiel, nourri seulement par les nécessités économiques? Il est clair que l’humanité est virtuellement beaucoup plus haute et plus loin que ça, philosophiquement. Mais, parce que l’énergie intellectuelle principale se porte vers ses domaines, parce que toutes nos majeures avancées technologiques découlent d’elle, un changement de paradigme aussi extrême serait difficile. La guerre est le nerf de la guerre globale.
Il serait donc facile de me traiter d’utopiste même si la piste que je suis se déroule déjà, dans un monde possible où tout instrument qui risque de signer l’arrêt de mort de quiconque serait formellement et moralement interdit, et toute pensée dans ce sens taboue… Pour en arriver là, il n’y aurait que la population, dans toute sa force citoyenne, bien qu’encore inerte et improductive, pour concrétiser ce changement. Si la liberté est relative au bien-être de la collectivité, puisque nous ne sommes pas chacun sur des îles désertes, il faudra débarrasser la sécurité de la force brute des explosions, de sa plus petite jusqu’à sa plus grande échelle.Mais avant la fin du règne de George W. Bush, tout cela n’est que de l’hypothétique, assurément!
(L’image vient d’ici, via une plogue de Y-Man.)
(Pour continuer de lire la série : L’accord tacite #8)
Très bon billet.
Renart, tu es mon idéaliste préféré… un des rares à qui je ferais confiance avec du pouvoir entre les mains.
Pour ma part, Je pars du principe que la condition essentielle pour la liberté est la sécurité et que la sécurité pour tous n’est possible que lorsqu’il y a un monopole sur la violence légitime.
Comme dans notre société, la police est la seule institution qui à le droit d’user légitimement de violence. Elle est « légitime » parce que régie par la loi qui est administrée par des gens qui nous sont périodiquement redevables. Tout autre monopole de violence a au moins le bénéfice d’apporter la sécurité… mais sans légitimité, qui en veut?.. qui peut lui faire confiance?
La seule façon de se débarasser des armées… et de la guerre serait d’avoir une institution (ou un principe) que la vaste majorité des humains (on parle quasi-consensus) reconnaisse comme légitime et en qui ils seraient prêts à remettre le monopole de la violence.
Les néo-conservateurs croient que c’est les États-Unis… mais ils rêvent… un rêve dangereux.
Moi, j’ai bien de la difficulté à voir comment six milliards d’humain (and counting) aux cultures diverses vont faire pour s’entendre sur le monopole de la violence…
Mais je cherche.
D’ici là, je suis bien content d’avoir une armée… on sait jamais.
Je sais, je me répète, mais tant que les citoyens ordinaires laisseront le monopole de l’implication politique partisane à des gens dont les réseaux ont tout à gagner en donnant l’argent des contribuables aux banquiers, aux pétrolières et au complexe militaro-industriel, rien ne changera.
Le véritable accord tacite, il est là: voter aux quatre ans et/ou jouer les gérants d’estrade. Ceux qui s’en tiennent à ça laissent un petit groupe (à peu près 200 000 membres dans tous les partis réunis au Québec)décider de quelle forme prendra leur avenir.
On parle ici de 2% de la population. Et si on s’approche des vrais militants qui s’impliquent dans le processus de décision, on peut diviser ça par 100.
Ce qui donne 0,02% de la population qui oriente les propositions politiques.
Entre nous, je ne me rappelle pas de mon vivant avoir vu la population d’un des pays du G8 manifester pour déclarer la guerre à un pays du tiers monde. Pourtant, ces pays ont initié des guerres sans arrêt depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, sur la base de décisions faites par un extrêmement petit groupe de personnes.
La sécurité, d’autre part, passe par la justice sociale. Du côté du peuple (non pas de l’élite),le crime et la violence, à la base, naîssent de l’injustice (bon parfois de la santé mentale déficiente, mais en général…). La violence et la pauvreté sont plus intimement liés que les doigts de la main. On oublie souvent ça.
Quand tout le monde mangera à sa faim et se sentira en sécurité, la militarisation décroîtra.
Mais, ayant pour la plupart renoncé à la démocratie à la faveur de la ploutocratie, on peut oublier ça pour l’instant.
Les causes de la guerre sont souvent enjeux économiques et le partage des ressources, la Seconde guerre mondiale a été causée par une Allemagne mise à genoux et presque en faillite. Les dernières guerres sont motivées très souvent par le pétrole ou des enjeux économiques de taille qui en viennent au partage du pouvoir. La question que je me demande sommes nous prêt à effectuer un partage réel de nos ressources et ne pas nous limiter à un don annuel à Vision mondiale.
On peut critiquer la guerre en Afghanistan mais sommes nous prêt à travailler vraiment à faire en sorte que ce peuple cesse de crever de faim et faire un partage réel des ressources. Il existe une certaine forme d’hypocrisie ou l’on s’oppose à la guerre mais que l’on refuse catégoriquement de s’attaquer à une des principales cause de celle-ci
Merci pour vos bons commentaires! J’y reviendrai prochainement, mais là j’ai quelque chose d’important à finir…
Alain B,
merci beaucoup pour ces compliments! Ça me touche beaucoup.
Justement, en parlant de police, ça serait bien si sa légitimité était redevable des citoyens et de la liberté de dissidence au lieu du pouvoir en place qui exerce en parallèle, comme on l’a vu avec le PSP… La preuve d’une connivence comme celle qui a été prouvée par l’histoire des bottes est assez représentative de la séparation
entre le pouvoir du nombre et le pouvoir légalisé par la supposée démocratie!
Si la poursuite de l’économie de marché permet des dérapages de la sorte, il est clair qu’il y a un problème grave des deux côtés.
Pour revenir à l’armée, c’est certain que le quasi-consensus sera difficile à atteindre, mais il faut espérer que jusque-là le monopole des décisions n’appartiendra pas aux États-Unis… surtout sous un gouvernement de la trempe de Bush! C’est le désintéressement qui est à atteindre!
Eric,
tu as bien raison, et il faut que la participation citoyenne augmente avec l’aide de la technologie, qui rend facile le débat sur la nouvelle place publique virtuelle. Il faut travailler à faire connaître cette possibilité au plus grand nombre.
Mais je partage ton défaitisme…
Y-Man,
« On peut critiquer la guerre en Afghanistan mais sommes nous prêt à travailler vraiment à faire en sorte que ce peuple cesse de crever de faim et faire un partage réel des ressources. »
Personnellement, je serais prêt à faire des sacrifices pour un meilleur partage alors, je pense que je peux critiquer… Je crois que si on accumulait la richesse entière de la Terre et qu’on la répartissait équitablement, nous trouverions quand même notre compte. Mais sans vouloir tomber à outrance dans une sorte de communisme mondial, je crois qu’un monde un peu plus juste serait possible si on se donnait la peine d’y réfléchir sérieusement.
Si c’est le pétrole le problème numero uno, contournons-le avec l’énergie et les moyens utilisés par le militaire… non?
Oui, je sais, c’est trop simple! Ç’a l’air que c’est mieux quand c’est compliqué, ça nourrit plein de gras parasites…
Je vous connseille la lecture de l’article « Et si la guerre était inévitable ? » publié par le Panoptique : http://lepanoptique.com/page-article.php?id=267.
C’est une vision très sombre des chose qui y est présentée, la guerre étant supposément nécessaire pour maintenir les fondements sociaux dans une économie capitaliste.
Si les arguments avancés dans cet article se vérifient, alors je crois qu’on sera forcés de convenir que le système capitaliste ne peut perdurer.
Bonne lecture !
Leif Thande,
merci pour le lien vers l’article. Je suis en train de le lire, c’est gros. Dans le bon sens.
La guerre n’est jamais pour régner la paix, c’est toujours pour gagner des ressources ou profi ou quel que chose bénéfique pour les agresseurs.