À la lecture de la lettre « La liberté religieuse et les catholiques d’ici » de Michel Labonté, publiée dans Le Devoir.com, je ne peux que rétorquer que la religion est un luxe que toute la société ne peut plus prendre en charge, puisque l’auteur, comme la Coalition pour la liberté en éducation (CLE), semble penser que l’éducation se doit d’être en partie religieuse pour qui le désire. Et ce n’est pas tant le concept de la laïcité qui m’anime, mais bien plutôt le bon sens.
Je semblerai extrémiste, mais les familles religieuses devraient avoir le courage de leurs convictions et s’occuper elles-mêmes de l’éducation religieuse, et à leur frais, et selon leur disponibilité temporelle, si justement leurs convictions sont solides à ce point. Le temps imparti à l’éducation des enfants québécois ne devrait pas être tronqué d’un temps alloué à l’éducation religieuse, car ce sont les enseignements les plus subjectifs qui soient, et le nombre de religions et de confessions différentes en est bien une preuve flagrante. Est-ce que les parents ont le choix sur l’enseignement de la mathématique, du français, de l’histoire? Non. Si dans ma famille nous sommes des amateurs de macramé, est-ce que nous allons exiger de l’État de fournir pour nos enfants des cours de macramé?
L’éducation doit rassembler par des connaissances en dehors de la religion et le nouveau cours, Éthique et Culture des religions, qui remplacera les traditionnels cours de religion et de morale, sera plus adapté à la pluralité ethnique, à l’ouverture sur le monde, à la connaissance historique des religions et surtout, à l’éducation citoyenne. Il est clair que cela n’aidera pas à l’endoctrinement religieux des jeunes, mais est-ce que ça ne serait pas une très bonne chose pour tout le monde? Et, de toute façon, est-ce qu’un croyant bien avisé ne serait pas un meilleur élément pour un regroupement religieux?
J’aimerais ajouter ici un commentaire anonyme que j’ai reçu par rapport à ce même texte, publié sur Cent Papiers, et qui fait paraitre mon propos assez modéré… quand même! Le voici :
Non non et non, l’éducation religieuse, sous toutes ses formes, doit être proscrite du cadre laïc d’enseignement public.
Même « l’initiation à ».
Je crois fermement qu’un cours de « pseudo-socio-théologie » est aussi prioritaire que l’enseignement du tricot.
Notre « sacré », ce sont les lois et les droits. Éduquons nos citoyens, nous, sur notre État. J’opterais pour l’enseignement de notre VRAI Bible, le code Civil/Criminel et l’approfondissement de nos textes de lois et de droits.
Même l’enseignement du Code du travail dans nos classes serait plus profitable que l’enseignement de la théologie.
La VRAI morale laïque, les droits d’États.
Notre ignorance crasse en la matière, lorsque nous sortons des bancs d’école, est franchement honteuse.
Arrêtez de polluer le système public avec votre novlangue québécoise et les cours bonbons et propagandistes.
Je comprends l’idée de comparer le macramé et la pratique d’une religion, mais cela illustre un double niveau de malhonnêteté.
Le premier, c’est qu’il y a une différence fondamentale entre la pratique d’une religion et le fait de faire du macramé : la religion engage notre rapport au monde et notre façon d’envisager la vie moralement parlant. On ne peut en dire autant du macramé…
Le deuxième, c’est le biais des Chartes des droits et liberté en faveur de la religion, car elles ne permettent pas de mettre sur le même pied des visions séculières et des visions religieuse du comment vivre sa vie.
Quand je dis que je comprends, c’est que je crois que l’on devrait s’en tenir à soit soutenir chacune des visions de la vie, séculières ou religieuses, ou en soutenir aucune.
Pour bien comprendre, prenons le cas de la Belgique. Dans les écoles Belges, chaque élève a le droit de recevoir un cours de religion, peu importe laquelle.
Concrètement, cela veut dire que lorsqu’il y a un cours de religion à l’horaire, la classe se divise en autant de religion qu’il y en a dans la classe et chaque sous-groupe a un professeur pour lui enseigner.
Les Belges ont donc fait le choix d’offir à tous des cours dans la religion de leur choix, ou de « philosophie » lorsque non croyant. Mais, en contrepartie cela impose des choix budgétaires un peu bizarre.
En fait, un professeur régulier doit s’absenter pour une période de plus de 10 jours pour être remplacé. Les enfants sont alors « dispatchés » dans d’autres classes. Mais, ils engagent un professeur pour chacune des religions présentent dans l’école.
Il me semble que le coût d’accéder aux demandes de tous est un peu élevé et, en ce sens, il m’apparaît comme un luxe d’offrir des cours de religion à l’école, si on tient en compte toutes les visions de la vie, séculières ou religieuses.
Désolé, c’est un peu long, mais voilà 😉
Capitaine Virgil,
je crois qu’on arrive au même résultat. J’ai seulement emprunté un chemin plus clinquant… 😉
La France n’enseigne plus les religions depuis plusieurs années, mais certains analystes français trouvent que c’est une erreur. Pas des analystes religieux ou intégristes, non du monde modéré.
Aucun pays se prépare à ce quoi le Qc veut faire dans les écoles, tout comme il n’a pas été démontré les «effets» positifs d’enseigner toutes les religions. Aucun modèle…
Le religion c’est personnelle, mais lorsque l’État veut imposer la sienne, moi je riposte! Enlever tout signe religieux au travail est également une abération!
Folliculaire,
qu’est-ce que tu veux dire par « mais lorsque l’État veut imposer la sienne, moi je riposte! »?
L’État va rendre obligatoire son cours religieux à multiples dimensions. On ne peut rendre obligatoire l’éducation religieuse selon ce que l’état a décidé d’enseigner. Si je veux recevoir l’éducation catho, je vais à l’Église du quartier, si je veux l’Islam, je vais à la mosqué, etc..
L’État va donner sa religion dans le sens qu’il déforme le religieux en enseignant les religions au même niveau et aussi, le mettre obligatoire. C’est là que je capote!
La religion telle qu’elle est enseignée n’a pas sa place dans les écoles. Soit qu’on accomode les jeunes par le parascolaire selon leur désir spirituel ou non. Mais bon, c’est un dossier chaud!
Moi je n’ai rien contre un cours général, et plus historique, de la religion lié à un soucis éthique et citoyen. Connaitre plus longuement les autres et notre place est un plus non?
Si j’aurai un quelconque pouvoir au gouv., j’opterai pour un cours des cultures, de l’éthique et surtout du sens civique. Au lien d’entrer dans la tête – obligatoirement – les religions. Un meilleur gage de vivre ensemble. Bon, je retourne travailler!
Je viens d’ajouter un commentaire qui a été émis sur Cent Papiers, à la suite de la publication de ce texte.
Très bon billet, je suis vraiment d’accord. C’est aux parents pour fournir l’éducation religieuse pour leur enfants.
Il faut de fait prendre parti clairement sur ces questions de religion
http://ysengrimus.wordpress.com/2008/10/29/l%E2%80%99atheisme-doit-il-militer/
On a effectivement assez trainé en la matière…
Paul Laurendeau